Claude d’Escoubleau, marquis du Coudray-Montpensier, est le fils de Louis d’Escoubleau, seigneur du Coudray-Montpensier, chevalier de l’ordre du Roi en 1572, et de Sara de Rochefort (ou de La Trémoille). Il est le neveu de François d’Escoubleau († 1602), marquis d’Alluye, gouverneur de Chartres, ainsi que le cousin Charles d’Escoubleau (1588-1666), marquis de Sourdis et d’Alluye, et de Henri d’Escoubleau de Sourdis (1594-1645), archevêque de Bordeaux. Il est enfin, par alliance, le cousin d’Antoine de Laage, seigneur de Puylaurens, favori du duc d’Orléans, et celui de Claude de L’Aubespine, seigneur de Verderonne, baron de Norat.

Entré au service du duc d’Orléans, l’état de la Maison de Monsieur en 1627 indique qu’à cette date il est « capitaine de de cent chevau-légers, mestre de camp des carabins français aux armées delà les Monts, capitaine d’une compagnie [de ces carabins] » et qu’il détient l’une des six charges de chambellan d’affaires du frère du Roi¹.

Il embrasse le parti de ce dernier lors de son entrée en dissidence et le suit en exil en Lorraine et aux Pays-Bas espagnols au tout début des années 1630. Alors que le duc d’Elbeuf est rétabli dans ses biens et prérogatives au cours de l’automne 1632, après la bataille de Castelnaudary (1^er septembre), Le Coudray-Montpensier se voit d’abord refuser la grâce royale.

En 1634, une particulière animosité oppose les deux hommes. Le Coudray-Montpensier est envoyé par le duc d’Orléans auprès de l’Empereur au début de l’année, mais il a regagné Bruxelles au moment où le duc d’Orléans signe un traité d’alliance secret avec le marquis d’Aytona (mai). Malgré l’interdiction du roi de France, le marquis du Coudray-Montpensier provoque en duel, à la même date, le duc d’Elbeuf². 

Le 14 février 1635, Claude du Coudray-Montpensier et Puylaurens, rentrés en France avec Monsieur à la faveur du traité d’Écouen conclu avec le Roi le 2 octobre précédent, sont arrêtés au Louvre, ainsi que le comte du Fargis, un autre parent de Puylaurens, Charnise, et un gentilhomme appartenant à la domesticité du favori de Monsieur, M. du Plessis³. Tandis que celui-ci, en compagnie de Charnise, est immédiatement conduit au logis du chevalier du guet, Louis Testu, détenus durant sept semaines puis libérés, Puylaurens et le comte du Fargis sont emprisonnés au château de Vincennes, et du Coudray-Montpensier à la Bastille jusqu’en février 1640⁴. Le 16 février 1635, c’est au tour d’un nommé Courbanton, appartenant à la Maison de Monsieur, d’être arrêté et démis de sa charge, en raison de son implication dans les incidents de mai 1634⁵. 

Dès le début du mois de mars, Claude d’Escoubleau du Coudray-Montpensier est convaincu par Louis Testu d’avoir comploté contre Louis XIII et projeté, en compagnie de Jean de Vieuxpont, d’attenter à la personne du souverain⁶.

il a épousé Charlotte Pot, dame de Fontmorand, fille de Charles Pot, seigneur de Chemault, et de Marguerite de La Trémoille, dame de Fontmorand. De leur union naît Henri d’Escoubleau, marquis du Coudray-Montpensier, et Marie d’Escoubleau, qui épouse, en 1650, Robert de Bouex, seigneur de Villemort.

Voir Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique et biographique d’Indre-et-Loire et de l’ancienne province de Poitou, Tours, imprimerie Rouillé-Ladevèze, 1878-1884, 6 volumes, au tome II, p. 376.

La notice établie par Louis Moréri – Le grand dictionnaire historique…, nouvelle et dernière édition, Paris, chez les Libraires associés, 1759, 10 volumes, au tome quatrième, p. 188 – est assez confuse.

Texte 751,

1. Eugène Griselle – pub. -, Maisons de la Grande Mademoiselle et de Gaston d’Orléans, son père, Paris, éditions de documents d’Histoire, 1912, p. 3. [↩]
2. Voir une lettre du Verdier du 13 mai 1634, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, au tome 1, p. 472-475. [↩]
3. Voir la justification de l’arrestation de Puylaurens rédigée le jour même par Richelieu, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd.-, “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, p. 116-117. Le traité d’Écouen a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, tome 2, p. 245-248. [↩]
4. Mercure françois, tome 20 (années 1634-1635), p. 882, publication en ligne de l’EHESS, sous la direction de Christian Jouhaud, mercurefrancois.ehess.fr. [↩]
5. Note de Richelieu à Louis XIII, 16 février 1635, publiée par Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, 1853-1877, Collection des documents inédits de l’histoire de France, en 8 volumes, au t. IV, p. 662. [↩]
6. Voir le mémoire que Louis Testu destine au comte de Chavigny, de Paris, le 4 mars 1635, translation publiée en ligne, texte 751. [↩]

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