Charles de Besançon (v. 1595-1669), seigneur du Plessis et de Bazoches, est le fils de Charles de Besançon, seigneur de Souligné et de Bouchemont, gentilhomme de la chambre de Catherine de Bourbon, et de Madeleine Horric, de naissance protestante. Il est aussi le frère ainé de Bernard du Besançon, seigneur du Plessis, baron de Besançon, ingénieur et brillant diplomate au service du Roi. Charles de Besançon du Plessis est dit ” Besançon” dans la correspondance de Richelieu, et son frère “Plessis-Besançon”1.
Charles de Besançon est d’abord attaché au service du connétable de Lesdiguières, auprès de qui il exerce les fonctions de secrétaire. Commissaire des guerres en 1625, on le retrouve commissaire général de l’armée du duc de Guise dans le Comtat Venaissin en 1628-1629. Il est cependant arrêté le 7 avril 1629, pour son manque de discipline et de possibles malversations, emprisonné à Fort-Lévêque, et condamné à mort en juillet par les maréchaux de Bassompierre et de Schomberg. Il échappe à l’exécution grâce à son frère, Bernard, qui lui permet de s’évader, et passe au service du duc d’Orléans2.
Il joue un rôle déterminant dans la fuite de Marie de Médicis aux Pays-Bas espagnols en juillet 1631 et se compromet à nouveau en participant à un projet d’enlèvement de Madame de Combalet, fomenté par le neveu du père Chanteloube en 16323.
Ayant saisi de l’affaire le représentant du roi de France à Bruxelles, Raoul d’Amontot, il sollicite la protection de ce dernier. Le 17, le diplomate rend compte des événements à Richelieu et souligne que les incidents sont ébruités par Monsieur de Brantigny, alors que les Mémoires de Monsieur attribuent à Besançon la publicité qui leur est donnée4. Le rapport favorable fait par Raoul d’Amontot de Charles de Besançon du Plessis n’est sans doute pas étranger à son expulsion par les Espagnols quelques jours plus tard5. À la fin de septembre, le roi de France accorde sa grâce à Charles de Besançon du Plessis, y compris pour les malversations dont l’accusait le maréchal d’Estrées en 1629. La somme de 1500 livres lui est attribuée6.
En 1640, Richelieu l’envoie en Catalogne lorsqu’il apprend l’agitation qui y règne contre l’autorité madrilène.
En 1641, un différend oppose Charles de Besançon à l’archevêque de Bordeaux, qui rédige alors de violentes diatribes contre lui.
Il détient par la suite la charge d’intendant de Touraine, il est également promu maréchal de camp, lieutenant général en 1653, puis conseiller et commissaire général des guerres pour l’ensemble du royaume.
Il a épousé Marie d’Héricourt.
Il serait par ailleurs l’auteur de La Satyre du temps, dédiée à Théophile de Viau.
Voir aussi Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux :Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. 1, p. 1019 ;
Frédéric Lachèvre, « Un admirateur de Théophile, critique littéraire. La Satyre du temps (1626) et son auteur [Charles de Besançon de Bazoches ou Nicolas Besançon ?] », dans collectif, Mélanges offerts à M. Gustave Lanson, Paris, 1922, p. 191-204.
Texte 751,
- Voir le courrier que Richelieu adresse à Claude Bouthillier, le 11 janvier 1634 et le Mémoire « touchant M. de Puylaurens », du 14 mai 1634, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, t. 1, p. 161-162 et p. 475. [↩]
- Voir à ce sujet le mémoire adressé par Jean-Alexandre de La Rivière à Louis XIII, vers le 6 septembre 1633, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Richelieu à la conquête de la Lorraine : correspondance, 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 427-428. [↩]
- Voir le courrier que Louis Testu adresse à Richelieu, de Paris, le 11 novembre 1632, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 472, translation à venir. [↩]
- Voir les courriers que Raoul d’Amontot adresse à Richelieu, de Bruxelles, les 17, 23 et 28 juin 1634, et dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Le trésor pillé du Roi…, ouvrage cité, t. 1, p. 562, et p. 577-578 ; et M. Petitot – éd. -, Mémoires du duc d’Orléans, Paris, Foucault, 1824, tome XXXI, p. 164-165. [↩]
- Raoul d’Amontot à Richelieu, de Bruxelles, le 28 juin 1634, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Le trésor pillé du Roi…, ouvrage cité, t. 1, p. 589. [↩]
- Voir l’acte d’abolition pris en faveur à Charles de Besançon du Plessis, en date du 25 septembre 1634, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Le trésor pillé du Roi…, ouvrage cité, t. 2, p. 230. Charles de Besançon du Plessis accuse réception des 1500 livres à la même date, le récépissé est conservé au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 811, f° 41. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (14 mars 2024). Besançon (Charles de, seigneur du Plessis et de Bazoches). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 27 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/w0v9