Mailly (René III de, baron puis marquis de Mailly)

René III de Mailly (1610-1695), baron puis marquis de Mailly (auj. commune de Mailly-Maillet, département de la Somme), est le fils de René II de Mailly, baron de Mailly, seigneur de Rémaugies, et de Françoise de Fontaines. Richelieu évoque « le bonhomme Mailly, père de celui qui est dans Corbie » au mois de mars 16351.

Chargé de la défense de Corbie, le baron de Mailly doit faire face au siège de la place, par les Espagnols, en août 1636. S’il reçoit des renforts d’Antoine Maximilien de Belleforière, baron de Soyécourt (ou Saucourt) (1591-1649), gouverneur en titre et lieutenant général du roi en Picardie et Boulonnais, ce dernier décide de capituler prématurément, dès le 16 août. Le lendemain, le baron de Mailly tente de justifier la perte de la place et de plaider sa non-implication dans la décision prise de rendre Corbie à l’ennemi : il écrit à Richelieu et au comte de Chavigny qu’il « n’a eu part ni au conseil du gouverneur de Corbie, ni à la capitulation de la place »2. À la même date, le cardinal-ministre prend bien soin de retenir son père « sous prétexte d’avoir des nouvelles du Roi »3.

Richelieu donne ordre au duc de Chaulnes de procéder à l’arrestation des fautifs4

Le 25 octobre suivant, comme le sont avant eux, courant août, le baron du Bec, gouverneur de La Capelle, qui a capitulé face à l’ennemi en juillet, et le baron de Saint-Léger, gouverneur du Catelet, Monsieur de Mailly et Monsieur de Saucourt sont jugés par un conseil de Guerre présidé par le Roi5. Si leur lâcheté est mise en exergue, seule Monsieur de Saucourt, dont le duc de Chaulnes permet la fuite, est condamné à mort par contumace, le baron de Mailly, arrêté, échappe à la colère du Roi qui reconnaît une responsabilité moindre6. Il est démis de ses responsabilités militaires.

Il a épousé, le 29 avril 1630, Marguerite de Monchy de Montcavrel, puis, devenu veuf, il convole en deuxièmes noces, en 1654, avec sa belle-sœur, Madeleine aux Épaules, dite « de Laval », veuve de Bertrand-André de Monchy, seigneur de Rubempré puis marquis de Montcavrel7.

Jean-Christian Petitfils mentionne à son propos le titre de « marquis de Mailly »8.

Voir aussi père Anselme de Sainte-Marie, Le palais d’honneur contenant les généalogies…, Paris, chez Étienne Loyson, 1664, p. 468.

Texte 751,

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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  1. Richelieu à Louis XIII, de Royaumont, le 14 mars 1635, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome IV, p. 675. []
  2. Sa lettre, en date du 17 août 1636, est mentionnée, avec son contenu en substance cité ici, dans l’inventaire des papiers d’État de Richelieu datant de l’année 1636, conservé en double exemplaire au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 255, f° 116-311 et f° 312-389. Voir le n° 54. []
  3. Richelieu à Léon Bouthillier, comte de Chavigny, 17 août 1636, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, tome V, p. 549. []
  4. « Si on n’a envoyé ordre bien exprès et bien sûrement à Monsieur de Chaulnes d’arrêter Saucourt et Mailly, il est important d’y envoyer d’autres et ne plaindre pas en une telle occasion deux ou trois courriers […] » : mémoire que Richelieu adresse à Léon Bouthillier, comte de Chavigny, le 19 août 1636, publié dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, tome V, p. 554, d’après l’original sans signature de la main de Pierre Cherré, aujourd’hui conservé au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 255, f° 33. Le comte de Chavigny porte ces lignes à la connaissance du Roi qui ajoute en marge, de sa main : « Cela est fait. » []
  5. Voir le document préparatoire aux Mémoires de Richelieu pour l’année 1636, cahier de 33 feuillets conservé au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, collection Mémoires et Documents France, vol. 255, f° 82-114, minute de la main de Pierre Cherré, à la date du 25 octobre. Voir aussi l’inventaire des papiers d’État de Richelieu cité plus haut, le n° 11 de l’inventaire, « Journal commençant le 16e septembre, que Monsieur est parti pour aller commander l’armée du Roi en Picardie ». []
  6. Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, tome V, p. 547-548. []
  7. Voir François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse…, seconde édition, tome X, Paris, chez Antoine Boudet, 1775, p. 183. []
  8. Jean-Christian Petitfils, Louis XIII, Paris, Perrin, 2008, p. 691 et p. 958. []

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (17 mars 2024). Mailly (René III de, baron puis marquis de Mailly). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 15 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/w15l


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