Originaire de Tonnerre, en Champagne¹, Rodolphe Le Maistre est le fils de Jean Le Maistre, seigneur de La Mothe du Breuil de Varennes, et d’Étiennette Lwy.

Il est d’abord le médecin ordinaire de Louis XIII avant de devenir le premier médecin du frère du Roi, dès son enfance, alors que ce dernier n’est encore titré que duc d’Anjou². Auteur de plusieurs traités de médecine, il publie en particulier à Paris, en 1616, un traité intitulé La Santé du prince ou le Soing qu’on y doibt observer, ainsi que des traductions des Œuvres de Tacite dédiées à Monsieur³.

Comme Jean Héroard à propos de Louis XIII, Rodolphe Le Maistre, avec La Santé du prince…, livre un précieux témoignage concernant l’enfance du frère du Roi. En 1627, il est également désigné avec le titre de conseiller du duc d’Orléans dans l’état de la Maison du frère du Roi établi à cette date⁴.

Ayant refusé de suivre le duc d’Orléans en exil en 1629, contrairement à son fils, il est brièvement remplacé par Charles Delorme, puis par Abel Brunyer⁵.

Il a épousé Jeanne de Ranchin.

Leur fils, Jean Le Maistre, bénéficie d’une charge de gentilhomme servant du duc d’Orléans. Rodolphe Le Maistre apparaît encore, associé à son fils, dans la liste d’officiers du duc d’Orléans sollicitant un brevet du Roi en 1634, sans que la nature du brevet demandé ne soit mentionnée⁶. Guy Patin, en 1666, déclare cependant qu’il est décédé « environ l’année 1630 », et que son frère, Paul le Maistre, avait été un médecin « bien plus habile »⁷.

Voir aussi Eugène Griselle (pub.), Maisons de la Grande Mademoiselle et de Gaston d’Orléans, son père, Paris, éditions de documents d’Histoire, 1912, p. 4-5 et p. 9. 

Texte 750,

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

More Posts

1. Voir le courrier que Guy Patin adresse Charles Spon, le 1^er octobre 1666, dans Loïc Capron – éd. -, Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, Paris, Bibliothèque Interuniversitaire de Santé, 2018, consulté en ligne le 18/03/2014. [↩]
2. Pierre Gatulle, Gaston d’Orléans, entre mécénat et impatience du pouvoir, Seyssel, Champ Vallon, 2012, p. 33. [↩]
3. Pierre Gatulle, Gaston d’Orléans…, ouvrage cité, p. 29, note 4, et p. 33. Les Œuvres de Tacite traduites par Rodolphe Le Maistre paraissent à Paris, chez Sébastien Cramoisy, en 1627 : ibidem, p. 47. Elles font l’objet d’une seconde édition à Paris, chez Jacques Dugast, en 1636. L’ouvrage est disponible en ligne, sur Gallica, consulté le 18/03/2024. [↩]
4. Voir Eugène Griselle – pub. -, Maisons de la Grande Mademoiselle et de Gaston d’Orléans, son père, Paris, éditions de documents d’Histoire, 1912, p. 4-5 ; voir aussi p. 9 en ce qui concerne son fils, Jean Le Maistre. [↩]
5. Pierre Gatulle, ouvrage cité, p. 278 et p. 387 ; voir aussi la lettre de Guy Patin à Charles Spon, du 1^er octobre 1666, citée plus haut. [↩]
6. Voir le texte 750. [↩]
7. Voir la lettre évoquée ci-dessus. [↩]