Le cardinal Francesco Barberini (1597-1679) est le second fils de Carlo Barberini et de Constanza Magalotti, et le frère aîné du cardinal Antonio Barberini, communément désigné “le cardinal Antoine”. Francesco Barberini étudie d’abord le droit canon et le droit civil à l’université de Pise.

Diplômé en 1623, il reçoit, au mois d’octobre de la même année, la pourpre cardinalice des mains de son oncle, Maffeo Barberini, tout juste élu pape sous le nom d’Urbain VIII. Secrétaire d’État du souverain pontife, il bénéficie, comme ses frères, du népotisme pratiqué par leur parent, et obtient la même année la charge de légat du pape à Avignon. En 1625, il rencontre Richelieu à Paris, mais sa légation se solde par un échec important pour la papauté, contrainte d’accepter le traité de Monçon¹. La même année, le cardinal Francesco Barberini se rend également en Espagne avant de regagner l’Italie. En 1626, le roi Philippe IV, avec l’aval du souverain pontife, lui offre la protection d’Aragon et Portugal, qu’il accepte. Il est placé à la tête de la diplomatie pontificale à partir de 1628. En 1632, il est promu vice-chancelier du Saint-Siège. Grand Inquisiteur en 1633, il se refuse, à ce titre, à condamner Galilée, qu’il a connu à Pise. Francesco Barberini cumule les fonctions. Légat du Pape dans le Comtat Venaissin, il a également la charge de la surintendance des États de l’Église, qui le retient à Rome. Au printemps 1634, la légation n’est plus détenue par Francesco Barberini lui-même, mais par son frère cadet Antonio Barberini, à la suite d’un échange². Antonio Barberini réside également à Rome. Un vice-légat, M^gr Mario Filonardi, frère cadet du cardinal Filippo Filonardi, a été envoyé sur place afin de se substituer au légat en titre. Mais promu nonce en Pologne, il doit être remplacé en 1634. Mazarin est ainsi nommé le 1^er juillet, pour trois ans³, car il suit depuis un an les affaires d’Avignon en qualité d’auditeur du cardinal Antonio Barberini. Le 24, un bref d’Urbain VIII confirme la députation consentie par le neveu du Pape et les fonctions de Mazarin comme vicaire général et prolégat. À la mort d’Urbain VIII, Francesco et Antoine Barberini choisissent de soutenir la candidature du cardinal Giulio Sacchetti. Mais son concurrent, le cardinal Giovanni Battista Pamphili, est finalement élu par le conclave, sous le nom d’Innocent X. Rapidement, la gestion de la guerre de Castro par Francesco et Antoine Barberini ainsi que l’état des finances papales obligent les deux frères à s’exiler en France, où tous deux bénéficient de la protection de Mazarin. Leurs biens sont confisqués, avant que le souverain pontife ne leur accorde son pardon en 1648. À son retour à Rome, Francesco Barberini ne se consacre plus qu’à la protection des arts. 

Texte 182, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Clément Pieyre, La légation du cardinal Francesco Barberini en France en 1625, thèse soutenue à l’École des Chartes, 2005. [↩]
2. Madeleine Laurain-Portemer, Études mazarines [vol. 1], Paris, éditions de Boccard, 1981, p. 61. [↩]
3. Madeleine Laurain-Portemer, Une tête à gouverner quatre empires : études mazarines [vol. 2], ouvrage cité, p. 418, note 3. [↩]