Henri de Salin (ou Salins) est un gentilhomme lorrain au service du duc de Lorraine depuis 1625, date à laquelle il se trouve à la tête d’une compagnie affectée au régiment de Tantonville¹.

Au cours de l’été 1635, c’est Henri de Salin qui commande à Offlance, au colonel Maillard et à François de Mercy, ou à son frère Gaspard, d’aller rejoindre l’armée du duc de Lorraine².

En septembre 1635, le sieur de Salin organise, en compagnie de Charles de Lenoncourt de Serres, bailli de Saint-Mihiel, la défense de la place investie par le roi de France en personne à partir du 10³. La municipalité de Saint-Mihiel a en effet réuni trois régiments pour assurer sa défense : l’un de cavalerie sous le commandement de Charles de Lenoncourt de Serres, et deux d’infanterie, « dont le sieur de Salins a la lieutenance colonelle »⁴. Les contingents lorrains, entre mille deux cents et mille quatre cents hommes, se rendent cependant dès les tout premiers jours d’octobre avant même que l’assaut n’ait été donné par l’armée française, tous sont alors arrêtés⁵. Louis XIII décide immédiatement la détention à la Bastille de leurs chefs⁶. Charles de Lenoncourt de Serres et Henri de Salin rejoignent alors en détention le comte du Fargis et le marquis du Coudray-Montpensier, avec qui ils projettent de s’évader dès le mois de novembre⁷.

Au printemps 1636, le duc de Lorraine réclame cependant sa libération en préalable à la reprise des négociations de paix⁸. Il obtient gain de cause : Henri de Salin est libéré⁹. Au cours de l’été Henri de Salin est le représentant de Charles IV et l’abbé de Coursan celui de Louis XIII¹⁰. 

Textes 727, 783,

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

More Posts

1. Le duc Charles IV de Lorraine et son armée, Metz, Éditions Serpenoise, 1997, p. 16. [↩]
2. Voir le courrier d’Anne Mangot de Villarceaux à Richelieu, de Bar-le-Duc, le 27 août 1635, translation publiée en ligne, texte 783. [↩]
3. Il est identifié comme « Henri de Salin, lieutenant-colonel », par Jean-Charles Fulaine, Le duc Charles IV de Lorraine et son armée, ouvrage cité, p. 126. [↩]
4. Anne Motta, Noblesse et pouvoir princier dans la Lorraine ducale (vers 1620-1737), thèse de doctorat d’histoire, soutenue à l’université du Maine, sous la direction de Laurent Bourquin et de Philippe Martin, 2012, p. 198, note 88. [↩]
5. Voir le courrier que Léon Bouthillier, comte de Chavigny, adresse à Richelieu, du camp de Kœur, le 3 octobre 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, p. 467-469. [↩]
6. Léon Bouthillier, comte de Chavigny, à Richelieu, du camp de Kœur, le 6 octobre 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, « La Raison de guerre »…, ouvrage cité, p. 473-575. [↩]
7. Richelieu à Gabriel de La Vallée-Fossez, 27 novembre 1635, minute de la main du secrétaire de la nuit conservée au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 816, f° 147-148. Le texte a été publié par Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, t. V, p. 361-362, avec de notables différences constatées par rapport au manuscrit retrouvé. [↩]
8. Richelieu à Louis XIII, 27 mai 1636, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, tome V, p. 473-476. [↩]
9. Voir le courrier que l’abbé de Coursan adresse à Richelieu, de Nancy, le 18 juillet 1636, translation publiée en ligne, texte 727. [↩]
10. Voir l’extrait d’une lettre de l’abbé de Coursan au père Joseph, du 18 juillet 1636, conservé au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de Le Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 28, f° 320 ; le courrier que Richelieu ou son entourage adresse vers la même date à l’abbé de Coursan, Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de Le Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 28, f° 318 ; les « propositions de Salins de la part du duc de Lorraine », vers le 18 juillet 1636, Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de Le Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 28, f° 321-322. [↩]