Claude II des Salles, baron de Rorté, est originaire de Bulgnéville, en Lorraine. Il est le fils aîné d’Henri des Salles, chevalier, baron de Rorté, guiton des gendarmes du duc de Lorraine, et d’Élisabeth de Mérode. Il est aussi le frère du baron Philippe des Salles, fidèle du duc de Lorraine.

Gentilhomme de la chambre du Roi, conseiller d’État, colonel du régiment de Bassigny et gouverneur de la place de Vaucouleurs, le baron de Rorté est chargé de missions diplomatiques en Europe du Nord, notamment en Suède, jusqu’en 1640.

Il est résident auprès des électeurs de Saxe et de Brandebourg de 1633 à 1635.

Face à l’Empereur, et au contraire de l’électeur de Saxe, le margrave de Brandebourg se rapproche de la ligue d’Heilbronn. Au mois de mai 1633, il fait part à Louis XIII de ses conditions, par l’intermédiaire du baron de Rorté¹. Ses exigences satisfaites, le margrave de Brandebourg adhère à la coalition au cours de l’été, sans toutefois que des actes confirment ses intentions².

Au tout début de l’année 1634, la mission diplomatique confiée au baron de Rorté à Berlin et à Dresde revêt une importance particulière. Le baron de Rorté adresse des comptes-rendus soit au père Joseph, soit au marquis de Feuquières, qui tous deux supervisent sa mission³.

Le baron de Rorté est envoyé à la diète de Pologne en 1637. Il est ensuite résident à Hambourg jusqu’en 1643, date à laquelle il est dépêché à Osnabrück.

Le baron de Rorté a épousé Anne Chevalier de Malpierre et décède au mois de mai 1648.

Charles-Louis Hugo, Histoire de la famille des Salles…, Nancy, impr. Jean-Baptiste Cusson, 1716, p. 20 -21;

Madeleine Haehl, Les Affaires étrangères au temps de Richelieu : le secrétariat d’État, les agents diplomatiques (1624-1642), Bruxelles, Bern, Berlin…, P.I.E. Peter Lang, 2006, p. 281, note 1 ;

Anne Motta, Noblesse et pouvoir princier dans la Lorraine ducale (vers 1620-1737), thèse de doctorat d’histoire, soutenue à l’université du Maine, sous la direction de Laurent Bourquin et de Philippe Martin, 2012, p. 208.

Textes 785, 885, 

1. Le margrave de Brandebourg demandait « 1° que le Roi lui envoie des troupes pour la conservation de son pays ; 2° que le Roi envoie une forte armée sur le Rhin et le Weser pour empêcher les desseins des Espagnols et pour renforcer les garnisons ès pays de l’électeur de Trèves ; 3° que le différend qui est entre lui et les États du Pays-Bas soit décidé par arbitrage comme on en était convenu ; 4° que lesdits États ne se mêlent point du différend qu’il a avec les héritiers du colonel Ketler et autres ; 5° que lesdits États ne le forcent au duché de Clèves de se joindre avec eux pour la défense des provinces de Gueldres et Owerissel contre les Espagnols », Mémoire des points que Son Altesse électorale de Brandebourg désire être rapportés au Roi Très Chrétien par le moyen de M. le baron de Rorté, mai 1633, bibliothèque de l’Institut, coll. Godefroy, vol. 487, f° 290-292. [↩]
2. Voir la « réponse du marquis de Brandebourg au sieur de Feuquières sur l’alliance qui a été déclarée en l’assemblée de Francfort entre les couronnes de France et de Suède et leurs alliés, laquelle il a acceptée », Bibliothèque de l’Institut, coll. Godefroy, vol. 487, f° 286, copie en latin ; puis la lettre de Georges-Guillaume, électeur de Brandebourg, à Louis XIII, 2 juillet 1633, bibliothèque de l’Institut, coll. Godefroy, vol. 487, f° 294, accompagnée d’une résolution adressée par le même au marquis de Feuquières pour le rétablissement de l’ancienne liberté germanique contre la maison d’Autriche, Bibliothèque de l’Institut, coll. Godefroy, vol. 487, f° 296-299. [↩]
3. Voir les comptes rendus adressés par le baron de Rorté, de Berlin, au père Joseph, le 3 janvier 1634, au marquis de Feuquières les 7, 10 et 16 janvier, et à Louis XIII, le 14 février, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, tome 1, p. 122-129, 143-145, 157-161, 174-177 et 275-289. [↩]

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