Bernard de Nogaret, duc de La Valette, à Richelieu, Paris, 5 juin 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 804, f^° 175-176. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 247-248.

Monsieur,

Je suis infiniment marri de ce que le voyage du Roi m’ôte l’espérance que j’avais d’aller recevoir l’honneur de vos commandements et celui de vous voir. Les douleurs me pressent avec tant de violence, et la saison des bains s’avance, de sorte que je ne pourrai, Monsieur, vous rendre de devoir en personne sans perdre ce seul moyen que j’ai de recouvrer ma santé. J’espère tant, Monsieur, de l’honneur que vous me faites de m’aimer, et de la passion fidèle que j’ai au service très humble que je vous dois, que vous agréerez que je fasse le voyage de Guyenne, et que ce gentilhomme que je vous envoie, pour vous en supplier en toute humilité, supplée à mon défaut et me rapporte les commandements dont il vous plaira m’honorer. Je crois que M. le cardinal de La Valette, mon frère, me les fera savoir plus particulièrement, et moi je vous assurerai de me conformer toujours à tout ce que vous voudrez que je fasse et vous rendrai tous les très humbles services possibles, Monsieur, à votre très humble, très obéissant, très fidèle et obligé serviteur, 

Le duc de La Valette

À Paris, ce 5 juin 1632

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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