Léonard Goulas (1594-1661), seigneur de Frémoy, puis seigneur de Ferrières-en-Brie (en 1644), est le cinquième et dernier fils de Paul Goulas, seigneur de Frémoy, conseiller au Châtelet de Paris, et de Madeleine de Repichon. Élevé par son oncle Jean Goulas, celui-ci l’oriente jeune vers une carrière financière avant de l’introduire auprès du commandeur de La Porte, qui lui permet de découvrir Rome et Naples au cours d’un voyage en Italie¹.

Entré au service du duc d’Orléans vers 1617, après la mort de Jean Goulas, en qualité de trésorier, il est pourvu de la charge de secrétaire des commandements du duc d’Orléans, après la disgrâce et l’emprisonnement du maréchal d’Ornano en 1626. Grâce à son intercession, son cousin germain, Nicolas Goulas, fils de Jean, devient quant à lui à la même époque gentilhomme ordinaire de Monsieur. La distinction, dans les sources, de Léonard et de Nicolas Goulas, est rendue difficile à la fois par leur proximité mutuelle et par leur proximité avec le frère du Roi. L’historiographie les concernant est souvent contradictoire.

Nicolas Goulas est l’auteur de Mémoires, d’une Vie de M. Goulas, et de La Défense de feu M. Goulas, pour réhabiliter la mémoire de Léonard Goulas, mise en cause par Claude de Bourdeille, comte de Montrésor².

C’est Léonard Goulas qui rédige une partie de la correspondance « administrative du prince et même certaines pièces politiques »³.

C’est grâce encore à sa protection que Louis Barbier, dit « l’abbé de La Rivière », peut accéder à celles d’aumônier de Madame (Marie de Bourbon-Montpensier), puis de maître de l’oratoire de Monsieur. Nicolas Goulas a souligné leur complicité⁴.

Alors que le duc d’Orléans et les proches qui lui sont restés fidèles se trouvent en exil à la cour de Lorraine, en 1631, Puylaurens, jaloux, et la princesse de Phalsbourg, sa maîtresse, obtiennent le renvoi en France de Léonard Goulas et de La Rivière⁵. Si Léonard Goulas et La Rivière sont épargné à leur retour dans le royaume pour leur capacité à incliner le duc d’Orléans à se réconcilier avec le Roi, tous deux trouvent momentanément refuge dans la principauté de Salm avant d’être réintégrés dans leur charge en mai 1632, ayant retrouvé le duc d’Orléans à Nancy⁶.

Léonard Goulas est condamné à mort par contumace le 14 janvier 1633, par le parlement de Dijon, en même temps que le marquis du Coudray-Montpensier et que le duc d’Elbeuf, pour avoir adhéré aux révoltes fomentées dans l’entourage du frère du Roi⁷. Cependant, après la signature du traité d’Écouen le 2 octobre 1634, et dans le contexte de la réconciliation de Louis XIII et de son cadet, avec la constitution d’une nouvelle Maison pour le frère du Roi, Léonard Goulas retrouve une nouvelle fois sa charge et entre en contact avec Léon Bouthillier, comte de Chavigny, auquel une solide amitié ne tarde pas à le lier.

Il reste totalement étranger au complot de Cinq-Mars, auquel il refuse toute adhésion en 1642.

Voir Charles Constant (éd.), Mémoires de Nicolas Goulas, gentilhomme ordinaire de la chambre du duc d’Orléans, Paris, 1879-1882, 3 volumes ; 

Noémi Hepp – éd. -, Mémoires et autres inédits de Nicolas Goulas, gentilhomme ordinaire de la chambre du duc d’Orléans…, Paris, librairie Honoré Champion, 1995, en particulier le graphique I, p. 24 ; 

Pierre Gatulle, Gaston d’Orléans, entre mécénat et impatience du pouvoir, Seyssel, Champ Vallon, 2012, p. 203-204 et p. 384-385 ;

Georges Dethan, La vie de Gaston d’Orléans, Paris, éditions de Fallois, 1992, passim ;

Eugène Griselle (pub.), Maisons de la Grande Mademoiselle et de Gaston d’Orléans, son père, Paris, éditions de documents d’Histoire, 1912, p. 12.

Texte 800, 

1. Noémi Hepp – éd. -, Mémoires et autres inédits de Nicolas Goulas, gentilhomme ordinaire de la chambre du duc d’Orléans…, Paris, librairie Honoré Champion, 1995, p. 186. [↩]
2. Noémi Hepp – éd. -, Mémoires et autres inédits de Nicolas Goulas, gentilhomme ordinaire de la chambre du duc d’Orléans…, Paris, librairie Honoré Champion, 1995, p. 13, p. 185 et suivantes. [↩]
3. Georges Dethan, La vie de Gaston d’Orléans, Paris, éditions de Fallois, 1992, p. 126. [↩]
4. Charles Constant (éd.), Mémoires de Nicolas Goulas, gentilhomme ordinaire de la chambre du duc d’Orléans, Paris, 1879-1882, 3 volumes, voir au tome 1, p.119-120. [↩]
5. Ibidem, p. 121. [↩]
6. Ibidem, p. 130 et p. 171. [↩]
7. Charles Constant – éd. -, Mémoires de Nicolas Goulas …, ouvrage cité, tome 1, p. 210 ; MM. Isambert, Decrusy et Taillandier, Recueil général des anciennes lois françaises… table, Paris, Belin-Leprieur, libraire-éditeur et Verdière, libraire, 1833, p. 308. [↩]

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