Les églises réformées du Dauphiné à Richelieu, 17 juin 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 1546, f^° 240-241. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 274.

Monseigneur,

Puisqu’en diverses occurrences, il a plu à Votre Éminence nous assurer que la volonté du Roi est de nous protéger et faire jouir de bénéfice de ses édits, sans en vouloir souffrir l’infraction, et que toutes vos actions témoignent votre désir à la conservation de l’autorité royale, laquelle paraît principalement en l’observation d’iceux, nous vous supplions très humblement avoir agréable d’être informé par le sieur de Sillol¹ des manifestes contreventions auxdits édits par quelques ecclésiastiques, qui, de leur propre autorité, nous privent de l’exercice de notre religion par violence et détention en prison de nos pasteurs, sous prétexte d’un arrêt donné au Conseil, sans ouïr partie, lequel il a interprété directement contre les termes des édits de pacification, et l’exécutent sans formalité, afin que reconnaissant la justice de notre cause, il vous plaise favoriser envers Sa Majesté nos poursuites, en sorte que nous qui ne respirons que fidélité et obéissance, puissions jouir de l’effet de ses royales promesses.

Ce sera, Monseigneur, augmenter les obligations que nous avons de continuer nos prières à Dieu pour l’augmentation de ses saintes grâces et continuation de vos prospérités, étant, Monseigneur, vos très humbles et très obéissants serviteurs, les pasteurs et anciens des églises du Dauphiné assemblés en synode tenu en <Praeila> et pour eux,

[Suivent quatre signatures]

À <Preila>, ce 17 juin

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Peut-être s’agit-il du médecin Jean de Sillol, ou de son père. [↩]