Texte 823, année 1632, 18 juin, les États de Bretagne à Richelieu

Les États de Bretagne à Richelieu, Nantes, 18 juin 1632.

Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, registre des États de Bretagne, C 2652, f° 475-476. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 278. Voir également le texte 824.

Les gens des trois États du pays et duché de Bretagne assemblés par autorité du Roi en la ville de Nantes, délibérant sur la proposition faite par noble homme Jean de Bruc, sieur de La Grée, leur procureur général-syndic, ensuite de sa harangue sur le sujet de l’enregistrature [sic] des lettres de provision de Monseigneur le cardinal du gouvernement de cette province, que le seul avis qui leur fut donné en leur dernière assemblée d’Ancenis du soin qu’il plaisait à Monseigneur le cardinal vouloir prendre du commerce de cette province, purger sa côte de pirates, y faire un établissement de grands vaisseaux de Sa Majesté, dont la dépense tournait au profit dudit pays, comme il a plus amplement déduit, il fut arrêté en ladite assemblée que mondit seigneur serait très humblement supplié de recevoir la somme de cent mille livres, dont il fut fait fonds dès l’heure, et ordonné qu’elle lui serait présentée par MM. leurs députés en cour, pour icelle somme être employée à partir du raquit du domaine de Rhuys, où telle autre chose qu’il lui plairait employer ladite somme, et qu’il est encore plus à propos maintenant de rendre quelque preuve du ressentiment que lesdits sieurs des États ont de ce qu’il a plu à mondit seigneur le cardinal accepter le gouvernement de cette province, et se vouloir charger de leur protection de laquelle ils ont déjà cueilli les fruits, tant par la ratification pure et simple de leur contrat, que par l’heureux succès de toutes leurs autres affaires, lequel a été tel que de mémoire d’aucun de ceux de tous les ordres, ils n’en avaient reçu de semblables. En sorte qu’il jugeait à propos de lui faire présent d’autres cent mille livres, laquelle somme lui serait présentée par les députés qu’ils enverront en cour avec supplication très humble de l’accepter, avec les cœurs et affections très entières et sincères, de tous ceux des ordres à son service, lesdits sieurs des États, conformément au réquisitoire dudit procureur-syndic, ont unanimement arrêté que mondit seigneur le cardinal sera très humblement supplié d’avoir agréable la somme de cent mille livres, de laquelle ils lui font présent pour l’employer, s’il lui plaît, à l’entier rachat et remboursement du domaine du Roi en Rhuys, où autrement ainsi qu’il lui plaira, conformément à l’ordonnance faite en la dernière assemblée tenue à Ancenis.

Fait en ladite assemblée, le 18° juin 1632. 

Philippe évêque de Nantes

Henry de Gondy de Retz

François Loaisel

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (14 mai 2024). Texte 823, année 1632, 18 juin, les États de Bretagne à Richelieu. Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 16 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/11o43


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