Renaud de Crémeaux, seigneur de La Grange (ou Lagrange), est le fils de Jacques de Crémeaux, seigneur de La Grange et de Saint-Véran, et de Marguerite (ou Madeleine) de Saint-Symphorien-Chamousset. 

Il a épousé en premières noces Sybille de Rebé. Leur fille, Isabeau de Crémeaux, devient baronne de Feugerolles en épousant Gaspard de Capponi, baron de Feugerolles (ou Fougeroles). 

Mestre de camp d’un régiment d’infanterie, Renaud de Crémeaux de La Grange, devenu veuf, sert en Italie et est pourvu du gouvernement de la place de Novi. Assiégé par les Génois, il doit se rendre et est placé en détention dans la ville de Gênes. Son fils trouve la mort lors du siège et son neveu, Philibert de Rebé, baron d’Amplepuis, est aussi fait prisonnier et comme lui envoyé à Gênes. 

Renaud de Crémeaux de La Grange se lie alors avec le gouverneur de la citadelle où il est retenu, le sieur de Cattaneo, gentilhomme originaire de Brescia (et non de Bresse, comme je l’ai indiqué à tort dans Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, tome 1, p. 214), qui lui promet sa fille en mariage et permet sa fuite lors des noces, en 1628. Il se rend alors auprès de Louis XIII, au siège de La Rochelle. 

En 1629, le sieur de La Grange sert à Casal à la tête de ses contingents. En remerciement, il est pourvu du gouvernement militaire de Bellegarde, dont il fait restaurer les fortifications¹. 

Le comte de Thianges souligne son importance pour la Bourgogne vers le 25 juin 1632 et il est mentionné dans le cadre de ses fonctions le 4 juillet par le Roi, dans une lettre que le souverain adresse au maréchal de La Force ((Voir le mémoire que le comte de Thianges adresse à Richelieu, vers le 25 juin 1632, transcription publiée en ligne, texte 841 et le marquis de La Grange (éd.), Mémoires authentiques de Jacques Nompar de Caumont, duc de La Force, et de ses deux fils, les marquis de Montpouillan et de Castelnau…, Paris, Charpentier, 1843, 4 volumes, tome III, p. 373-375.)).

Il serait également promu maréchal des camps et armées du Roi quelque temps avant son décès, en 1633². 

De son mariage avec M^le de Cattaneo naissent quatre enfants. Sa veuve écrit à Richelieu au sujet des dettes laissées par son mari le 22 janvier 1634³. 

Voir aussi Samuel Guichenon, Histoire de Bresse et de Bugey…, Lyon, chez Jean-Antoine Huguetan et Marc-Antoine Ravaud, 1650, p. 210 ; 

Comtesse de Charpin-Feugerolles, « Isabeau de Crémeaux », La Revue lyonnaise, janvier 1882, p. 32-44, consulté en ligne le 30/08/2019. 

Textes 197, 841, 846, 884, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Voir Pierre Grillon (éd.), Les papiers de Richelieu : section politique intérieure, correspondance et papiers d’État. Tome VI : 1931, Paris, A. Pédone, 1985, p. 220 ; le mémoire du prince de Condé rédigé en août 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), L’œil et la plume de Richelieu : correspondances croisées, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2020, p. 453. [↩]
2. Le grade de maréchal de camp lui est donné par le père Anselme de Sainte-Marie et par François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois. Tous deux indiquent N. de Crémeaux, sieur de La Grange, gouverneur de Bellegarde, comme le fils de Jacques de Crémeaux et comme le père de Renaud de Crémeaux. Voir père Anselme de Sainte-Marie et alii, Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France…, tome neuvième, deuxième partie, Paris, librairie de Firmin-Didot ; 1879, p. 946 ; François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse…, seconde édition, tome V, Paris, chez la veuve Duchesne et chez l’auteur, 1772, p. 304. Il ne figure cependant pas au tome sixième de la Chronologie militaire de Pinard. [↩]
3. Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Le trésor pillé du Roi…, ibidem. [↩]