Georges de Monchy († mars 1645), marquis d’Hocquincourt, est le second fils d’Antoine de Monchy et d’Anne de Balzac. Il est le frère cadet de Jean de Monchy († 1638), marquis de Montcavrel, gouverneur d’Ardres.
Il obtient d’abord la charge de louvetier du Boulonnais, par lettres de provision en date du 14 mai 1599.
En 1605, il est capitaine d’une compagnie de chevau-légers. Il accompagne Louis XIII en Guyenne en 1615-1616 pour réprimer les révoltes orchestrées par le prince de Condé.
En 1617, il prend part au siège de Soissons et lève un régiment d’infanterie licencié le 1er mai 1618.
En août 1620, il participe, dans les rangs de l’armée royale, à la bataille des Ponts-de-Cé (le 7). L’année suivante, on le retrouve aux sièges de Saint-Jean-d’Angély (juin), de Clairac (en août) puis de Montauban (août-novembre). Il procède au rétablissement de son régiment le 3 mars 1622 et se trouve à sa tête au siège de Saint-Antonin (juin) puis de celui de Montpellier, qui débute le 31 août.
Après avoir licencié son régiment le 14 février 1623, le marquis d’Hocquincourt sert encore au siège de La Rochelle en 1627.
Il accède ensuite à la charge de premier maître d’hôtel de la Reine. I
l rétablit son régiment le 3 février 1630, et est pourvu, le 25, de l’office de grand prévôt de France – prévôt de l’hôtel. Il se trouve aux côtés de Louis XIII lors de la campagne de Savoie, avant que son régiment ne soit licencié au mois d’octobre suivant.
Le contingent est rétabli le 27 février 1632, et employé à la conquête de la Lorraine en 1633. Il commande à cette époque la place de Sélestat, où son régiment prend garnison. Il obtient également le gouvernement de Monthulin.
Il exerce une première fois les fonctions de gouverneur de Lorraine, conjointement avec le prince de Condé en mai-juin 1635, à la suite du comte de Brassac. Au début de l’année 1636, il sert dans les rangs de l’armée du cardinal de La Valette, chargée de ravitailler les places de Sélestat et de Colmar, menacées par les troupes de Matthias Gallas. Le prélat lui confie alors la responsabilité d’attaquer la place d’Aubure, tandis que Monsieur de Manicamp attaque celle de Guémar1.
Il est fait maréchal des camps et armées du Roi par brevet du 18 juillet 1636.
Il détient le gouvernement des États du duc Charles IV d’octobre 1636 à juin 1638, après le marquis de Sourdis, gouverneur de juillet à octobre 16362. Il porte les titres de gouverneur de Nancy et de lieutenant général du Roi en Lorraine. Les lettres patentes du Roi portant la nomination de Monsieur d’Hocquincourt sont enregistrées au conseil souverain de Nancy le 29 octobre 1636.
Il prend également part aux sièges de Landrecies, Maubeuge et La Capelle et se démet du commandement de Sélestat.
Les nombreux courriers qu’il adresse à Richelieu en 1637, pour rendre compte de ses fonctions, sont conservées au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance politique Lorraine, volume 30. À la fin de l’année, un conflit l’oppose à Sylvestre Crugy de Marcillac, évêque de Mende, qui se rend à deux reprises en Alsace afin de reconnaître l’état des places fortes, notamment celle de Saverne, et réside le plus souvent à Nancy ((Monsieur d’Hocquincourt à Richelieu, de Nancy, le 27 novembre 1637, original conservé au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, Correspondance politique Lorraine, volume 30, fol. 210-211.)). Le marquis d’Hocquincourt sert en Lorraine jusqu’en 1639.
Il est fait lieutenant-général au gouvernement de Péronne par lettres de provision en date du 3 avril 1639, sur la démission, en sa faveur, de son fils, Charles de Monchy d’Hocquincourt, et sert en Picardie jusqu’à son décès.
Georges de Monchy d’Hocquincourt a épousé Claude de Monchy, dame d’Inquessen, puis en secondes noces, Gabrielle de Châtelet, fille d’Érard du Châtelet, maréchal de Barrois et gouverneur de Grey. Du premier mariage naît Charles de Monchy (1599-1658), seigneur d’Hocquincourt, gouverneur de Péronne sur la démission de Monsieur de Blérancourt le 21 octobre 1636, maréchal des camps et armées du Roi en 1639, maréchal de France en 16513. Voir aussi M. Pinard, Chronologie historique-militaire… Paris, chez Claude Hérissant, 1760-1778, 8 volumes, tome VI, p. 122-123 et tome II, p. 578-582.
- Translation publiée en ligne, texte 678. [↩]
- Émile Duvernoy, « Gouverneurs et intendants de la Lorraine au XVIIe siècle », Annales de la société d’histoire et d’archéologie de la Lorraine, 1929, p. 1-32. [↩]
- Louis Moréri, Le grand dictionnaire historique… tome V, Paris, chez Jean-Baptiste Coignard, 1725, p. 375 ; les « Mémoires du cardinal de Richelieu pour son histoire, cahier de 33 feuillets », 1636. Minute de la main de Pierre Cherré, avec annotations marginales, conservée au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, collection Mémoires et Documents France, vol. 255, f° 82-114, mois d’octobre. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (12 juin 2024). Monchy (Georges de, marquis d’Hocquincourt). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 11 octobre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/11t2h