Le comte Ernest de Mansfeld (v. 1580-1626) est né catholique, fils de Pierre Ernest de Mansfeld, prince d’Empire, gouverneur du Luxembourg, décédé en 1604 sans l’avoir légitimé. Il embrasse la carrière des armes et se met au service des Habsbourg jusqu’en 1610, puis, privé de la succession de son père, passe à celui du duc de Savoie et devient l’un des acteurs les plus importants de la guerre de Trente Ans.
Après la défenestration de Prague, les révoltés de Bohême ont constitué un gouvernement provisoire qui a obtenu le soutien de Charles-Emmanuel de Savoie. Ce dernier a alors envoyé sur place des mercenaires placés sous les ordres du comte de Mansfeld pour soutenir les révoltés protestants contre l’empereur Matthias.
Au cours de l’été 1618, Mansfeld passe au service direct des États de Bohême. Dès le 11 novembre, l’empereur Matthias réclame sa proscription au Conseil impérial aulique, pour son implication, et l’obtient cinq jours plus tard1. Claire Gantet note que pour la période 1620-1626, Mansfeld, quoique catholique et dépourvu de moyens financiers suffisants, s’impose comme « l’entrepreneur de guerre le plus important du camp anti-impérial »2, et devient un soutien essentiel de l’électeur palatin Frédéric V.
Mais après la défaite des armées protestantes à la bataille de la Montagne Blanche, le 8 novembre 1620, il doit organiser le repli de ses troupes en Basse-Saxe, en Haut-Palatinat puis en Palatinat rhénan : il tente alors de s’imposer en Alsace de manière à pouvoir à offrir à Frédéric V un soutien efficace s’il était remis en possession du Palatinat rhénan3.
Il ravage la Lorraine en 1622 et prend part à la bataille de Fleurus, le 29 août, puis passe au service des Provinces-Unies.
En 1624, après s’être retiré des combats pour chercher des subsides financiers à Londres et à Paris, il est sollicité par Louis XIII.
Le 25 avril 1626, il est cependant sévèrement battu par Wallenstein à Dessau et décède peu après.
Voir aussi Pierre Grillon (éd.), Les Papiers de Richelieu, section politique intérieure, correspondance et papiers d’État. Tome I : 1624-1626, Paris, A. Pédone, 1975, p. 169 note 1.
Texte 855,
- Claire Gantet, La Guerre de Trente Ans (1618-1648), Paris, Tallandier, 2024, p. 59-61, p. 87-88. [↩]
- Ibidem, p. 88 [↩]
- Claire Gantet, ibidem, p. 106. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (14 juin 2024). Mansfeld (le comte Ernest de). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 11 octobre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/11tly