Gabriel de La Vallée-Fossez (1576 ou 1577 – 1636)¹, seigneur d’Épône et des Fossés, marquis d’Éverly, est le fils de Guy de Fossez, seigneur d’Épône, et d’Hélène de Fontaines. En 1594, son grand-oncle, et homonyme, Gabriel de La Vallée, fait de lui son héritier à condition qu’il prenne le nom et les armes de La Vallée.

Gabriel de La Vallée-Fossez exerce vers 1615 la charge de sous-lieutenant des gendarmes de Marie de Médicis².

En 1616, il est pourvu par le Roi du gouvernement de Sainte-Menehould³.

Conseiller du Roi en ses Conseils, maréchal de camp, il est pourvu du gouvernement de Montpellier en 1626, en dédommagement de ses charges, dont il doit se défaire, la Reine mère souhaitant en disposer⁴. Au mois de novembre de la même année, il rend visite au grand-prieur Alexandre de Vendôme, emprisonné au château de Vincennes, pour l’interroger sur « son action politique d’opposant »⁵. Le 18, il rédige un rapport destiné au garde des sceaux, Michel de Marillac, utilisé comme déposition du prisonnier⁶.

Après la journée des Dupes et l’arrestation de Louis de Marillac, il devient gouverneur des ville et citadelle de Verdun, tout en conservant celui de Montpellier. Il entreprend alors la restauration des murs de la cité évêchoise en reprenant les marchés concédés par le maréchal de Marillac pour obtenir de meilleurs conditions financières des entrepreneurs⁷.

Au cours de l’été 1632, bien que soudoyé par le duc d’Orléans, il refuse de trahir le Roi⁸. En septembre, après la bataille de Castelnaudary, il assure la sûreté du fort de Brescou⁹ et est surtout envoyé, par le Roi, en compagnie de Claude de Bullion, auprès du duc d’Orléans, officiellement pour lui signifier les volontés du souverain consécutives à sa prise d’armes, officieusement pour l’interroger sur son mariage avec la princesse Marguerite de Lorraine¹⁰. Il co-signe alors avec Claude de Bullion le courrier informant Richelieu que Monsieur accepter de ne plus réclamer la grâce du duc de Montmorency, à condition que son entourage direct bénéficie de la clémence du Roi¹¹.

Au mois de mai 1633, il est promu chevalier des ordres du Roi.

Richelieu et Claude Bouthillier arrangent, au début de l’année 1635, le mariage de sa fille unique, Marie de La Vallée-Fossez, avec le fils de Madame de Lansac, Gilles de Saint-Gelais, tué au siège de Dole en 1636. Le cardinal-ministre écrit même, à ce propos, au surintendant des finances, le 15 mars 1635 : « j’ai vu ce que vous me mandez de M. de Fossé [Gabriel de La Vallée-Fossez, père de Marie] ; je suis très satisfait de son procédé […]. Il n’est pas besoin que Madame de Lansac voit la fille. Il faut que cette affaire soit faite avant que d’être connue. Mandez-moi comme je me gouvernerai quand je verrai Monsieur de Fossé. »¹².

Au printemps de la même année, un conflit d’autorité l’oppose à Jean de Nettancourt-Vaubecourt à propos du gouvernement militaire de Verdun¹³. Le 6 octobre 1635, c’est lui qui informe la cour du ralliement de l’évêque de Verdun à l’empereur Ferdinand II¹⁴.

Il quitte Verdun pour la capitale ducale au début du mois de décembre 1635¹⁵. Il est en effet pourvu du gouvernement Nancy et de la Lorraine, en remplacement d’Henri de Jaubert, comte de Barrault, et conserve ces responsabilités jusqu’à son décès au mois de juillet 1636. Lui-même se déclare alors « gouverneur et lieutenant général pour Sa Majesté ès pais de Lorraine, ville et citadelle de Nancy »¹⁶. Son entrée en fonction est relatée par M. de Carnet, le 12 décembre 1635¹⁷. Il n’abandonne cependant pas son gouvernement de Verdun.

Au début de l’année 1636, il collabore avec Sylvestre Crugy de Marcilac, Guillaume Fremyn et Anne Mangot de Villarceaux à l’établissement d’une liste de fortifications à démanteler en Lorraine¹⁸.

Gabriel de La Vallée-Fossez a épousé Marie Madeleine de du Val (ou Duval), fille de Germain René du Val († 1611), seigneur de Fontenay-lès-Louvres (auj. Fontenay-en-Parisis) et de Mareuil, et de Marie du Moulinet, veuve de Jacques Mangot (1551-1587), avocat au parlement de Paris. Par son mariage, il est le beau-frère du marquis de Fontenay-Mareuil. La fille du couple, Marie, épouse en secondes noces, en 1639, Henri de Mesmes, marquis de Moigneville, frère du comte d’Avaux. Il convole peut-être également, en 1611, avec Nicole de Malortie¹⁹.

Il décède le 10 juillet 1636.

Il peut être confondu avec Isaac Le Ber, seigneur des Fossés, lieutenant général au bailliage de Meaux.

Voir aussi père Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France… troisième édition, Paris, Compagnie des libraires associés, 1726-1733, 9 volumes, voir tome neuvième, p. 168.

Textes 221, 274, 296, 345, 389, 487, 493, 494, 510, 634, 636, 717, 727, 729, 859, 877, 

1. Il déclare être “âgé de 57 ans ou environ” fin janvier – début février 1634, voir Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, tome 1, p. 304. [↩]
2. M. Petitot – éd. – Mémoires de Messire du Val, marquis de Fontenay-Mareuil…, Paris, Foucault, 1826, coll. Mémoires relatifs à l’histoire de France, voir p. 286. [↩]
3. Ibidem, p. 362. [↩]
4. Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, t. III, p. 269 note. [↩]
5. Hélène Fernandez-Lacôte, Les procès du cardinal de Richelieu : droit, grâce et politique sous Louis le Juste, Seyssel, Champ Vallon, 2010, p. 328. [↩]
6. Ibidem, p. 329. [↩]
7. Voir le rapport que Gabriel de La Vallée-Fossez adresse à l’archevêque de Bordeaux en 1633, Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Richelieu à la conquête de la Lorraine. Correspondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 320 ; et le mémoire qu’il rédige le 20 juin 1634, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Le trésor pillé du Roi…., ouvrage cité, t. 1, p. 571-572. [↩]
8. Voir le courrier qu’il adresse à Richelieu, de Montpellier, le 2 août 1632, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 371-372. [↩]
9. Ibidem, p., p. 426. [↩]
10. Voir le compte rendu d’enquête sur l’union contractée par le duc d’Orléans, rédigé par Samuel de La Nauve et Antoine Bouchet, entre le 31 janvier et le 20 février 1634, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Le trésor pillé du Roi…, ouvrage cité, t. 1, p. 309. [↩]
11. Claude de Bullion et Gabriel de La Vallée-Fossez à Richelieu., de Béziers, le 26 septembre 1632, lettre publiée par Dom Claude de Vic et dom Jean-Joseph Vaissète, Histoire générale du Languedoc…, Toulouse, J.-B. Paya, 1840-1846, 10 volumes., t. XII, col. 1382, preuve n° 559. [↩]
12. Dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, tome IV, p. 682. [↩]
13. Le comte Jean V de Nettancourt-Vaubecourt à Richelieu, Verdun, 5 avril 1635, Ministère des Affaires étrangères, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 28, f° 276-277. [↩]
14. Gabriel de La Vallée-Fossez au comte de Chavigny, Verdun, 6 octobre 1635, Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 26, f° 426-427. Par le même courrier, il déclare les habitants d’Étain près à démolir leurs fortifications. [↩]
15. Gabriel de La Vallée-Fossez à Chavigny, Nancy, 12 décembre 1635, Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 27, f° 255-256. [↩]
16. Déclaration imprimée de Gabriel de La Vallée-Fossez, Nancy, 24 décembre 1635, conservée au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 27, f° 341-342. [↩]
17. Compte rendu destiné au comte de Chavigny conservé au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 27, f° 157-258. [↩]
18. « Département des châteaux et places qui doivent être démolies en Lorraine », 1^er février 1636, original conservé au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 25, f° 316-317. Le document, sous forme de copie, est également conservé à la Bibliothèque nationale de France, collection Manuscrits français, volume 18889, f° 187. Dom Augustin Calmet a publié le document dans son Histoire de la Lorraine… Nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée par l’auteur…, Nancy, A. Leseure, 1745-1757, 7 volumes, au tome VI, p. 209-210. [↩]
19. Charles Samaran, Archives de la Maison de La Trémoille – chartriers de Thouars et de Serrant, papiers Duchatel -, Paris, H. Champion, 1928, p. 72. [↩]

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