Nicolas Le Camus († 1637 ou 1638) est le fils aîné de Nicolas Le Camus dit « le Riche » (1567-1648), fermier général des gabelles1, conseiller-secrétaire du Roi, Maison et Couronne de France, conseiller d’État2, et de Marie Colbert (1580-1642).
Il est le frère d’Antoine Le Camus (1603-1687), premier président en la chambre des Enquêtes du parlement de Paris, intendant en Languedoc avec Robert Miron entre 1633 et 1636 ; il est également le beau-frère de Michel Particelli d’Hémery, qui a épousé leur sœur, Marie Le Camus.
Conseiller au Grand Conseil en 1626, il est reçu en la charge de procureur général à la cour des aides le 12 novembre 1631. Il est promu conseiller d’État en 1632.
En 1633, il est l’un des bénéficiaires d’un terrain le long de la Grand-Rue en la ville de Richelieu3. Il permet alors de l’acquisition, par Richelieu, de la terre de Fronsac, érigée en duché-pairie en faveur du cardinal-ministre en 16344.
Il exerce, à l’instar de son frère Antoine, les fonctions d’intendant, en l’armée du Languedoc et d’Italie à partir de 1630 et jusqu’en juin 1636 : sa présence est établie en Italie, à Pignerol5, puis à Casal (septembre 1635)6, tandis que son frère Antoine rend compte, le 21 mars 1635, de la situation en Languedoc et à la frontière espagnole, où il a été envoyé par Richelieu, sous l’autorité du duc d’Halluin7.
Richelieu écrit encore à Michel Particelli d’Hémery, à propos de l’armée française engagée en Italie et Nicolas le Camus, le 30 juin 1636 : « Personne ne peut rendre meilleur compte que Monsieur Le Camus, votre beau-frère, qui fait la charge d’intendant des finances dans l’armée »8.
Nicolas Le Camus décède fin 1637 ou en 16389.
Il a épousé Marie de La Barre, qui, devenue veuve, convole en secondes noces, par contrat du 13 juillet 1648, avec Jacques Le Tillier, seigneur de La Chapelle-en-Brie10.
Du mariage de Nicolas Le Camus et de Marie de La Barre naissent plusieurs enfants, dont Étienne le Camus, cardinal évêque et prince de Grenoble en 1686.
Louis Moréri, Le grand dictionnaire historique…, Paris, chez les libraires associés, 1759, tome troisième, p. 115.
- Martine Bennini, Les conseillers à la cour des aides (1604-1697), étude sociale, Paris, Honoré Champion, 2010, p. 430. [↩]
- Michel Popoff (pub.), Prosopographie des gens du parlement de Paris (1266-1753) : d’après les ms. Fr. 7553, 7554, 7555, 7555 bis conservés au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, Paris, le Léopard d’Or, 2003, 2 volumes, tome 1, p. 426-427. [↩]
- Voir le mémoire qu’Henri d’Escoubleau de Sourdis adresse à Richelieu, le 24 mai 1633, translation publiée en ligne, texte 858. [↩]
- Voir le courrier que Nicolas Le Camus fils adresse à Richelieu, le 24 juin 1633, à propos de la terre de Fronsac, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Richelieu à la conquête de la Lorraine. Correspondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 295-296, translation publiée en ligne, texte 977. [↩]
- Voir le courrier que Richelieu adresse à M. d’Aiguebonne, le 11 mars 1630, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome III, p. 583-584 ; la « Réponse à tout ce qui a été proposé par M. du Fargis par sa lettre », 23 avril 1630, ibidem, tome III, p. 640-643, où Richelieu déclare que « les devis et dessins desdits travaux [à Pignerol] seront faits par le sieur Le Camus, et le toisé encore, si c’est besogne qui se puisse mesurer ainsi » ; Richelieu au maréchal de Toiras, 25 octobre 1631, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), tome IV, p. 206-207. [↩]
- Richelieu à Nicolas Le Camus, Paris, 18 septembre 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, L’Harmattan, 2016, p. 399-400, translation à venir en ligne, texte 970. [↩]
- Voir Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), L’œil et la plume de Richelieu : correspondances croisées, 1635, Paris, L’Harmattan, 2020, p. 106-107. Antoine Le Camus confirme les rapports adressés par le gouverneur militaire de la province au cardinal-ministre, même si le duc d’Halluin s’offusque des initiatives prises par l’intendant : ibidem, p. 97-98, 100-101, 104-106, 107-109, 110-111, 114. [↩]
- Dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), ouvrage cité, tome VIII, p. 304. [↩]
- Michel Popoff (ibidem) indique probablement à tort qu’il décède en 1636, puisqu’il est inhumé au couvent des minimes de la place Royale en 1638. L’y rejoignent sa mère, en 1642, et son père, en 1648, voir l’étude en ligne de Marie-Christine Pénin, consultée le 3 février 2025. [↩]
- Michel Popoff, ibidem. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (18 juin 2024). Le Camus (Nicolas). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 26 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/11ukx