Claude Cornuel (1544-1638), sieur de La Marche et de Mesnilmontant, appartient à une fratrie de financiers qui bénéficient d’un enrichissement considérable au début du XVII^e siècle. Il est le frère de Guillaume Cornuel, trésorier de l’extraordinaire des guerres, et de Nicolas Cornuel, président des trésoriers de France à Châlons. Il exerce d’abord les fonctions de commis des secrétaires du conseil d’État et des Finances¹ ou de secrétaire du conseil d’État et des finances².

En 1633, il reçoit une parcelle de terrain dans la ville de Richelieu³. 

Il est officiellement nommé intendant des finances au tout début de l’année 1635⁴. Puis il est reçu dans la charge de président de la chambre des Comptes le 5 mai de la même année. Il cède alors sa charge de secrétaire du conseil du conseil d’État et des finances à Jacques Bordier pour la somme de 600 000 livres⁵.

Le 1^er février de cette même année 1635, il se défait, au profit de François Fouquet, de la part dans la Compagnie des îles de l’Amérique qu’il avait acquise à la création de celle-ci, par Richelieu, en 1626. En janvier 1637, il acquiert les terre et seigneurie du Mesnil auprès de Pierre Herrouard. La même année, il devient, Conjointement avec Claude Mallier du Houssay. Il décède le 6 novembre 1638, à l’âge de 94 ans⁶.

Claude Cornuel a épousé, en 1622, Marthe Perrot, puis devenu veuf en 1624, Françoise Dodieu, dame de Chambon et de Rougemont, veuve de Gabriel de Machault, seigneur de La Marche, conseiller à la cour des aides, enfin Louise Favereau. Le 19 septembre 1607, Claude Cornuel a eu une fille, Marie, qui a épousé, également en 1624, Louis de Machault, seigneur de La Marche, fils de Gabriel de Machault et de Françoise Dodieu, à son tour conseiller à la cour des aides, décédé en 1634. Antoine Adam précise que l’acte de baptême de Marie Cornuel porte que sa mère se nommait Marthe Grignon⁷.. Il est à noter que Louise Favereau convole par la suite en secondes noces avec Christophe de Machault, fils cadet de Gabriel de Machault et de Françoise Dodieu. Quant à Marie Cornuel, elle se remarie avec Jean Coulon, conseiller au Parlement. Gédéon Tallemant des Réaux a consacré l’une de ses Historiettes à Madame Coulon, et une autre à la belle-sœur de Claude Cornuel, épouse de Guillaume Cornuel, née Anne Bigot⁸.

Texte 860,

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

More Posts

1. François Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse…, seconde édition, tome IX, Paris, chez Antoine Boudet, 1775, p. 283. [↩]
2. Michel Antoine, Le cœur de l’État. Surintendance, contrôle général et intendances des finances (1552-1791), Paris, Fayard, 2003, p. 197. [↩]
3. Il signe l’acte de donation sans identification de la parcelle foncière le 21 novembre 1633 : peut-être s’agit-il du n° 23 de la Grande Rue. Voir la plateforme ouverte du patrimoine, notice consacrée au bâtiment, disponible en ligne, consultée le 22/06/2024. [↩]
4. La minute des « lettres [patentes] d’intendant des finances pour M. Cornuel, 12 janvier 1635 » est conservée au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 813, f° 24. [↩]
5. Michel Antoine, ouvrage cité, p. 214. [↩]
6. Voir Antoine Roulet, La Compagnie des îles de l’Amérique, 1635-1651 : une entreprise coloniale au XVII^e siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2022, p. 595-615 et Michel Antoine, ouvrage cité, p. 187. [↩]
7. Voir Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux :Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, tome II, p. 1110. [↩]
8. Voir Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, ouvrage cité, tome II, p. 246-248, p. 286-289, p. 1110-1111 et p. 1146-1148. [↩]