François Citoys (1572- v. 1651), seigneur de Fief-Vaillant, est le troisième fils de Pierre Citoys. Il est le frère d’Antoine Citoys, seigneur de Vaurais, sénéchal de la seigneurie de Richelieu dès 1605 ; de Mathieu Citoys, conseiller du Roi en l’élection de Poitiers, dont il est doyen en 1644, qui a épousé Radegonde Chabat ; de Florence Citoys, qui épouse, en 1595, René Coulard, seigneur de Soucy ; de Pierre Citoys, sénéchal de la baronnie de Luçon à la date du 23 octobre 1622 ; de Joseph Citoys († 1650), seigneur de Chaumont ; de N… Citoys, qui épouse Jacques Barraud, avocat et docteur régent en l’université de Poitiers ; de Sébastien Citoys, chevalier de Malte.
Il étudie la médecine à Poitiers et est reçu docteur en 1598. Il devient le médecin ordinaire de Richelieu vers 1609, lorsque celui-ci prend possession du diocèse de Luçon, et le reste jusqu’en 16421.
Ses compétences lui permettent aussi d’obtenir une charge de médecin du Roi lorsqu’il s’installe à Paris.
Une lettre d’André Duchesne (1584-1640) adressée à François Citoys, concernant la naissance de la principauté de Lorraine et son étymologie, du 21 juillet 16332, tendrait à confirmer l’hypothèse selon laquelle le médecin de Richelieu est aussi son secrétaire de la nuit. Nombre de lettres concernant la Lorraine sont de la main de cet homme, dont l’identité a donné lieu à de nombreuses conjectures3.
Le 13 août 1638, François Citoys est élu échevin de Poitiers.
Il a épousé Madeleine Joulain, dont il a un fils, prénommé François, qui décède en 1648.
Il est l’auteur de traités de médecine : en 1616, un traité sur le saturnisme, De Novo et populari apud Pictones dolore colico bilioso diatriba, Augustoriti Pictonum, apud A. Mesnier ; et un Advis sur la nature de la peste…, Paris, S. Cramoizy, 1623.
Après la mort de Richelieu, il se retire à Poitiers où il décède doyen de la faculté de médecine en 1652.
Voir aussi Henri Beauchet-Filleau, Ch. de Chergé, et alii, Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, deuxième édition, tome II, Poitiers, imprimerie Oudin et Cie, 1895, p. 499, p. 501-502.
- Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome I, p. 87-88 note. Avenel note que l’entrée en fonction de François Citoys auprès de Richelieu est concomitante celle de Denis Charpentier, en qualité de secrétaire. [↩]
- Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. Richelieu à la conquête de la Lorraine. Correspondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 324. [↩]
- Robert Lavollée, « La véritable écriture du cardinal de Richelieu et celles de ses principaux secrétaires », dans Rapports et Notices sur l’édition des Mémoires du cardinal de Richelieu préparée pour la Société de l’histoire de France, sous la direction de MM. Jules Lair et le baron de Courcel, fasc. IV – 1er fasc. du t. II -, Paris, 1907, 17 pages [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (4 mai 2022). Citoys (François). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 19 septembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tpny
Il est souvent supposé que Citoys fut docteur de la faculté de médecine de Poitiers. Or, selon Louis Dulieu (La Médecine à Montpellier, tome II, 1979, page 372), se référant à J. Astruc, il aurait été immatriculé à Montpellier le 28 octobre 1593. Baccalauréat le 1er janvier 1595 (S.6 f°49 r°). Docteur de Montpellier en 1596. En 1598, il retourne à Poitiers et y devient régent à la Faculté de Médecine à laquelle il sera attaché au point d’y devenir doyen (1634-1652). Emile Magne, dans Le plaisant abbé de Boisrobert, évoque la collaboration de Citoys avec le cardinal et, curieusement, justifie la mise à l’écart de Citoys, dans la prise en charge de ses « apostumes » du bras, à la préférence de Richelieu pour l’art du chirurgien Juif. Or, il est notoire que les médecins ne devaient pas pratiquer la chirurgie.
Avec toute ma considération.
Cher Monsieur,
Merci infiniment pour l’ensemble de ces précieux détails.
Comme vous le soulignez François Citoys est médecin, et non chirurgien. Concernant l’art de la chirurgie et les degrés reconnus de compétence auxquels il donne lieu, je les évoque dans la notice biographique consacré à Jean Juif :
https://richelieuletters.hypotheses.org/43947
Avec mes meilleures salutations,
Marie-Catherine Vignal Souleyreau