Charles de Damas [ou Charles Damas] († 1638), marquis de Thianges et comte de Chalencey (selon le père Anselme), comte de Thianges et de Chalencey (selon Jean-Baptiste Pierre Jullien de Courcelles), est le fils aîné de François de Damas, seigneur de Thianges, et de Françoise Palatin, dame de Dio (ou Dyo). Il est aussi le frère de Jacques de Damas, comte de Chalencey, maréchal de camp, lieutenant général pour le Roi en Alsace, mestre de camp au régiment de Bourgogne, le cousin germain de l’abbé de Coursan, et l’oncle de François Léonor Palatin de Dyo, comte de Montpeyroux (ou Montperroux)¹.

Le comte de Thianges représente la noblesse aux États de Bourgogne en 1618, 1622 et 1629. Capitaine de cent hommes d’armes (1621), il sert durant les campagnes de 1621 et 1622 puis au siège de La Rochelle. Il est promu lieutenant général de Bresse, Bugey et Charolais en août 1631 et met tout en œuvre pour empêcher les habitants de la Bresse d’ouvrir leurs portes à Gaston d’Orléans en juillet 1632. Il est fait chevalier des ordres du Roi en mai 1633. 

Le comte de Thianges organise la défense de la Bourgogne en 1635, mais se heurte à l’autoritarisme du prince de Condé, gouverneur de la province. Au cours de l’été, Richelieu décide de l’envoyer en Italie, afin de seconder le duc de Rohan. Le comte de Thianges est cependant de retour en Lorraine dès l’automne 1635 puisqu’il supervise alors le démantèlement des fortifications de la ville de Saint-Mihiel et est chargé de la confiscation des grains entreposés au château de Neuville-en-Verdunois par Madame de Saint-Baslemont ((Voir le mémoire que le comte de Chavigny, sur place, lui adresse le 15 octobre 1635. La minute en est conservée au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 26, f° 541-542. Sa translation est publiée en ligne, voir texte 634.)).

En 1636, il est fait maréchal des camps et armées du Roi. Malgré leurs différends, il sert encore en Bourgogne sous l’autorité du prince de Condé en 1636 et 1637. Il contribue à la défaite d’un important contingent d’Impériaux, menés par Gérard de Joux de Watteville, marquis de Conflans, qui assiège le château de Cornod, en Bresse, en mars 1637. La Gazette de France évoque également sa contribution, ainsi que celle de son lieutenant, le sieur Carré, lors de la levée du siège du château de « Vaugrigneuse, dans la Bresse » à la même date². Charles de Damas a épousé, en 1609, Jeanne de La Chambre. 

Père Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France…, troisième édition, tome huitième, p. 325 ; 

Jean-Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France…, Paris, chez l’auteur et chez Artus Bertrand, 1820-1823, 12 volumes, tome premier, p. 20.

Textes 226, 484, 488, 634, 836, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. père Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France…, troisième édition, tome huitième, Paris, Compagnie des Libraires associés, 1733, p. 324-325. [↩]
2. Table de la Gazette de France…, tome premier, Paris, imprimerie de la Gazette de France, 1766, p. 303. La seigneurie de Vaugrigneuse-la-Haute appartenait à Charles-Emmanuel de Seyturier, baron de Cornod et de Montdidier. Chef de la noblesse bressane en 1635, il décède lors du siège de Dole en 1636. Rendus vulnérables par sa disparition, ses biens sont attaqués par les Espagnols. La seigneurie de Vaugrigneuse-la-Haute est à distinguer du château de Vaugrigneuse, qui a appartenu au médecin Jean Héroard – 1551-1628 -, par son mariage avec Anne du Val, dans l’actuel département de l’Essonne. [↩]