Macé I^er Bertrand, seigneur de La Bazinière et de Clichy-la-Garenne, d’origine angevine, est d’abord commis de Daniel Voisin, greffier au Conseil, trésorier de l’épargne. « Trésorier de France en Languedoc, maître d’hôtel du roi, secrétaire du Conseil des finances, conseiller d’État »¹, Macé Bertrand de La Bazinière exerce à son tour la charge de trésorier de l’épargne de 1627 à 1642. Devenu triennal sous le règne de Louis XIII, l’office est cependant partagé par Macé Bertrand de La Bazinière avec Gaspard de Fieubet et Gabriel de Guénégaud². Il est l’un des financiers les plus riches de son temps.

En 1633, il se voit offrir un terrain à Richelieu, le long de la Grande Rue et fait construire un pavillon au numéro 8, par l’entrepreneur Jean Barlet³. 

Ses capacités financières sont confirmées par un « État des pensions et entretènements que le Roi veut et ordonne être payés par le trésorier de son épargne, maître Macé Bertrand, sieur de La Bazinière, à aucuns princes estrangers et autres personnages qui servent Sa Majesté hors le royaume durant la présente année 1636 »⁴.

Macé Bertrand de La Bazinière a épousé en premières noces, en 1610, Geneviève Payen, fille du financier Pierre Payen⁵ ; puis, en secondes noces, la veuve de Daniel Voisin, née Marguerite de Vertamon (ou Verthamont) († 1658).

Il décède le 10 novembre 1642.

Macé Bertrand de La Bazinière a deux filles, Marie Bertrand de La Bazinière († 1655), qui épouse, en 1644, Guillaume Bautru, comte de Serrant⁶ ; et Madeleine Bertrand de La Bazinière, enlevée par François de Barbezières, seigneur de La Grand’Boissière, qui l’épouse avant d’être décapité en 1657.

L’un de ses deux fils, Macé II Bertrand de La Bazinière († 1688), lui succède dans la charge de trésorier de l’épargne en 1643, épouse Françoise de Barbezières, demoiselle de Chémerault, sœur de François de Barbezières, dont il n’a qu’une fille⁷. Macé II Bertrand de La Bazinière est condamné en même temps que Nicolas Fouquet ((Katia Béguin, Les princes de Condé : rebelles, courtisans et mécènes dans la France du Grand Siècle, Seyssel, Champ Vallon, 1999, p. 399-400.)).

Gédéon Tallemant des Réaux a consacré l’une de ses Historiettes à Bertrand I^er Macé de La Bazinère, en même temps qu’à ses deux fils et ses deux filles⁸.

Texte 860, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

More Posts

1. Daniel Dessert, Argent, pouvoir et société au Grand Siècle, Paris, Fayard, 1984, p. 538. [↩]
2. Voir Françoise Bayard, Le monde des financiers au XVII^e siècle, Paris, Flammarion, 1988, p. 57. [↩]
3. Macé Bertrand de La Bazinière est bénéficiaire de la donation du 11 février 1633. Voir Roland Mousnier, L’homme rouge ou la vie du cardinal de Richelieu, Paris, Robert Laffont, 1992, p. 494 ; et la plateforme ouverte du patrimoine, notice consacrée au bâtiment, disponible en ligne, consultée le 22/06/2024. [↩]
4. Ce décompte des pensions allouées par le Roi aux personnalités étrangères en 1636, original de la main d’un secrétaire, est conservé au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, un dans la coll. Mémoires & Documents France, vol. 255, f° 78-81. [↩]
5. Voir Daniel Dessert, Argent, pouvoir et société, ouvrage cité, p. 538. [↩]
6. Son inventaire après-décès est conservé aux Archives nationales, sous la cote MC/ET/LI/265, voir la notice en ligne, consultée le 08/07/2024. [↩]
7. Celle-ci, Marguerite Bertrand de La Bazinière, épouse, en 1660, Jean-Jacques de Mesmes, fils de Jean-Antoine de Mesmes, sieur d’Irval, et neveu du comte d’Avaux. Voir Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. II, p. 1069-1070. [↩]
8. Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, ouvrage cité, t. II, p. 201-212, et p. 1070-1081. [↩]