Claude Le Ragois (ou Le Raçois) (1582-1645), seigneur de Bretonvilliers, appartient à une famille originaire d’Orléans. Receveur des aides en 1628, secrétaire au conseil du Roi en 1633, il obtient aussi une charge de conseiller au conseil souverain de Nancy les 16 et 17 septembre 1634 : il recueille, à ce titre, en compagnie du conseiller Jean Mérault, les serments de fidélité exigés par le Roi des Lorrains du bailliage d’Allemagne¹.

Claude Le Ragois est ensuite promu receveur général des finances à Limoges, et réunit, parfois de manière douteuse, une fortune considérable. Daniel Dessert reprend, à propos des rentes détenues par Claude Le Ragois, la phrase de Jean Vallier : « acquises sur Sa Majesté, au denier quatre ou cinq, ou plus, et dont il s’était fait rembourser à l’Épargne au denier quatorze »².

Il fait édifier, à partir de 1633, un premier hôtel particulier dans la Grande Rue de ville de Richelieu, puis un second, à la pointe de l’île Saint-Louis, à Paris³

Il a épousé Marie Acarie.

Leur fils, Bénigne Le Ragois de Bretonvilliers, né vers 1622, d’abord conseiller en la chambre des Comptes en 1647, épouse, en 1652, Claude-Élisabeth Perrot, et exerce la charge de président en la chambre des Comptes de 1657 à 1671⁴. Leur fille, Marie Le Ragois († 28 mars 1677), épouse, le 29 avril 1647, Louis de Bailleul (ou Le Bailleul), conseiller au parlement de Paris⁵.

Gédéon Tallemant des Réaux a consacré l’une de ses Historiettes à « Mesdames de Bretonvilliers »⁶.

Texte 860, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

More Posts

1. Voir à la Bibliothèque nationale de France, coll. Cinq cents de Colbert, vol. 441, f° 359-365 ; au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 15, f° 197-209 ; le procès-verbal du périple de Jean Mérault et Claude Le Raçois, qui décrit la procédure mise en place pour le recueil du serment de fidélité, est conservé à la Bibliothèque nationale de France, coll. Manuscrits français, vol. 18891, f° 34-37. Voir aussi Marie-Catherine Vignal Souleyreau, Richelieu et la Lorraine, Paris, éditions L’Harmattan, 2004, p. 223 et p. 231 ; André Gain, Le conseil souverain de Nancy (1634-1637), Metz, Imprimerie Paul Even, 1937. [↩]
2. Daniel Dessert, Argent, pouvoir et société au Grand Siècle, Paris, Fayard, 1984, p. 355. [↩]
3. Bénéficiaire de la donation de terrain du 11 février 1633 à Richelieu, il fait construire par Jean Barlet, en 1633 ou 1634, un pavillon situé au n° 13 de la Grande Rue. Roland Mousnier, L’homme rouge ou la vie du cardinal de Richelieu, Paris, Robert Laffont, 1992, p. 494 ; voir aussi la plateforme ouverte du patrimoine, notice consacrée au bâtiment, disponible en ligne, consultée le 13/06/2024. [↩]
4. Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. II, p. 1428. [↩]
5. Michel Popoff (pub.), Prosopographie des gens du parlement de Paris (1266-1753) : d’après les ms. Fr. 7553, 7554, 7555, 7555 bis conservés au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, Paris, le Léopard d’Or, 2003, 2 volumes, tome I, p. 47. [↩]
6. Voir Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. II, p. 654-655 et p. 1427-1428. [↩]