Étienne Bryois (ou Briois) († 1636), seigneur de Bagnolles, est un partisan d’origine bourguignonne qui met son crédit au service de Richelieu et investit d’importants crédits dans les opérations immobilières.

Il participe à huit baux et cautionne les gabelles dès 1622¹. Il est le traitant de la ferme des gabelles des généralités de Paris, Rouen et Caen, avec la caution de Guillaume Moynerie, seigneur de La Bobannière, son associé pour « la ferme du huitième et du vingtième de la ville de Paris »².

Fermier général des aides en 1632, Étienne Bryois est cité dans une lettre que le marquis de Châteauneuf adresse à Richelieu, le 27 mars, à propos de « l’exécution du bail de Briois » en Poitou³.

Il se voit offrir, en 1633, l’un des terrains à bâtir le long de la Grande Rue de Richelieu⁴.

Il détient aussi les charges de conseiller et secrétaire du Roi.

Étienne Bryois, comme Pierre Payen des Landes ou Louis Le Barbier, connaît cependant de graves difficultés financières vers 1635 et fait faillite. Et comme pour de nombreux financiers, ses malversations sont connues⁵. Il meurt assassiné en 1636⁶.

Il a épousé Madeleine Rozerot à qui il laisse une dette de « 600 000 livres à divers particuliers »⁷. Nicolas Vaufrouard est commis par le Roi pour apurer les dettes du défunt pendant quatre ans, puis Louis XIII concède à la duchesse d’Orléans, née Marguerite de Lorraine, le reliquat de ce qui pouvait être récupéré au nom de la Couronne⁸.

Textes 596, 860,

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Françoise Bayard, Le monde des financiers au XVII^e siècle, Paris, Flammarion, 1988, p. 159. [↩]
2. Françoise Bayard, ouvrage cité, p. 99. [↩]
3. Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 134-135, translation publiée en ligne, texte 596. Voir aussi Françoise Bayard, ouvrage cité, p. 122. [↩]
4. Voir la lettre de l’archevêque de Bordeaux à Richelieu, du 30 juillet 1633, translation publiée en ligne, texte 860 ; Roland Mousnier, L’homme rouge ou la vie du cardinal de Richelieu, Paris, Robert Laffont, 1992, p. 494. [↩]
5. Françoise Bayard, ouvrage cité, p. 312. [↩]
6. Ibidem, p. 283 et p. 503. [↩]
7. Ibidem, p. 274. [↩]
8. Ibidem, p. 288-289. [↩]