François de Coligny, marquis de Cressia, est le fils de Marc de Coligny, seigneur de Dammartin (ou Dampmartin), baron de Cressia, et de Catherine Le Genevois. Le père Anselme de Sainte-Marie indique qu’il décède son postérité¹. Or le marquis de Cressia appartient, en 1635, à la compagnie du comte de Thianges : ce dernier dénonce à Richelieu les menées de Cressia père et fils, suscitées par le prince de Condé, contre ses intérêts². Il est difficile de distinguer François de Coligny de son père de manière certaine.

Le 3 novembre 1626, Cressia se prend de querelle, à Versailles dans l’appartement de Louis XIII, avec le duc d’Halluin et son beau-frère, Roger du Plessis-Liancourt, provoquant la disgrâce des deux hommes et leur éloignement de la Cour jusqu’au pardon du Roi le 14 mai 1627³. En 1627, son père ou lui lève des contingents pour le duc de Lorraine et est envoyé secourir Walter Montaigu, arrêté en territoire lorrain sur ordre de Louis XIII, et détenu à Coiffy-le-Châtel⁴. Jean-Charles Fulaine précise que la compagnie que lui, ou son père, lève, est constituée de contingents de cavalerie et qu’en 1629, gentilhomme de la Chambre de Charles IV de Lorraine, il reçoit « une pension de 2000 F, assignée en sa faveur par le duc sur la saline de Rosière »⁵.

En 1631, le marquis de Bourbonne signale à Richelieu que lui, ou son père, auquel un différend juridique l’oppose, perçoit une aide financière du duc de Lorraine⁶. Vers la fin du mois de septembre 1635, le comte de Chavigny signale à Richelieu que lui, ou son père, se trouve enfermé à Sarrebruck alors que l’un ou l’autre tentait de rejoindre le cardinal de La Valette⁷. François de Coligny, marquis de Cressia, meurt sans postérité. Sa sœur, Gabrielle, épouse François de Baradat à Bruxelles, en septembre 1632. 

Texte 867, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

More Posts

1. Père Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France…, Paris, par la Compagnie des Libraires associés, 1726-1733, troisième édition, 9 volumes, voir tome huitième, p. 160. [↩]
2. Voir le courrier que le comte de Thianges adresse à Richelieu, de Chalon-sur-Saône, le 7 septembre 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), L’œil et la plume de Richelieu : correspondances croisées, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2020, p. 461. [↩]
3. Voir la lettre que le maréchal de Schomberg, père du duc d’Halluin et beau-père de Roger du Plessis-Liancourt, adresse à Richelieu, le 8 novembre 1626, et le courrier du duc d’Halluin à Richelieu, du 13 novembre, dans Pierre Grillon (éd.), Les Papiers de Richelieu, section politique intérieure, correspondance et papiers d’État. Tome I : 1624-1626, Paris, A. Pédone, 1975, p. 522, p. 529 et p. 549. Pierre Grillon identifie Cressia comme le marquis François de Cressia et non son père, le baron. [↩]
4. Mémoire de Monsieur de Champvallon, destiné à Richelieu, du 3 juin 1634, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, tome 1, p. 510-516. [↩]
5. Jean-Charles Fulaine, Le duc Charles IV de Lorraine et son armée, Metz, Éditions Serpenoise, 1997, p. 42. [↩]
6. Pierre Grillon (éd.), Les papiers de Richelieu : section politique intérieure, correspondance et papiers d’État. Tome VI : 1931, Paris, A. Pédone, 1985, p. 268 et p. 440. Pierre Grillon évoque pour cette pension François de Coligny-Cressia tandis que Jean-Charles Fulaine, ibidem, évoque le « baron de Cressia ». [↩]
7. Le comte de Chavigny à Richelieu, de Saint-Dizier, 22 septembre 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, p. 420-422. [↩]