Henri de La Trémoille à Richelieu, Thouars, 6 juillet 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 804, f^° 240-241. Original autographe. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 310.

Monseigneur,

J’ai cru, sur les divers bruits qui courent, être obligé de vous envoyer par ce gentilhomme, en la fidélité duquel j’ai beaucoup de confiance, les offres de ce qui me reste de vigueur pour l’employer de très bon cœur, si vous m’y jugez propre, au service du Roi et au vôtre. Vous avez, Monseigneur, une telle connaissance et des affaires et des personnes, qu’il n’est besoin de vous exprimer mes désirs, puisque je les soumets absolument à vos volontés.

Mais pour ce que j’ai toujours reconnu que votre générosité voulait aussi bien à faire remarquer vers ceux qui vous ont voué toute sorte de fidélité et d’obéissance, que faire admirer votre conduite ès plus grandes affaires du monde, j’ai cru que n’aurez point désagréable, qu’avec offres de mon service, je vous fisse aussi mes très humbles supplications qui reviennent à ceci qu’il vous plaise prendre autant de confiance en moi que j’ai de fidélité pour votre service, et m’employant selon ma portée et ma condition au service de Sa Majesté, me procurer la continuation de ses faveurs et grâces, ce que remettant à ce gentilhomme de vous faire plus particulièrement entendre, je vous assurerai que personne n’est plus véritablement que moi, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Henry de La Trémoille

À Thouars, ce 6^e de juillet

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

More Posts