François d’Esparbès (ou Esparbez) de Lussan (v. 1571-1628), baron de La Serre et de Cadenac, par son mariage vicomte puis marquis d’Aubeterre, seigneur de Vitrezay, de Saint-Sardin et de Saint-Martin-de-la-Coudre, est le fils de Jean-Paul d’Esparbès, seigneur de Lussan, et de Catherine Bernarde de Montagu, dame de La Serre.

Compagnon d’Henri de Navarre devenu Henri IV, il seconde ce dernier dans ses combats pour prendre le contrôle du royaume. Sur la démission de son père en 1590, il obtient le gouvernement de Blaye, qu’il conserve jusqu’en 1620.

Le 26 mai 1606, il reçoit la commission de capitaine de cinquante hommes d’armes.

Conseiller d’État par brevet du 29 novembre 1611, il bénéficie vers la même date de l’érection de la terre d’Aubeterre en marquisat. Sur une nouvelle démission de son père, il obtient la charge de gouverneur de l’Angenais et du Condomois par lettres de provision données à Paris le 8 janvier 1612. La même année, il est fait chevalier des ordres du Roi mais n’ai jamais reçu.  

En 1620, lors de la seconde guerre de la mère et du fils, il choisit de soutenir Marie de Médicis. Il se démet alors de son gouvernement de Blaye, en faveur de Léon d’Albert, duc de Piney, frère du connétable de Luynes. Il obtient en dédommagement la somme de 300 000 livres et le bâton de maréchal de France le 18 septembre 1620. Le 22, il est créé conseiller honoraire au parlement de Bordeaux.

En 1621, il prend part aux sièges de Caumont et de Nérac, sous les ordres du duc de Mayenne.

Il se retire ensuite en son château d’Aubeterre, où il décède à la fin du mois de janvier 1628.

Il a épousé, le 12 août 1597 (selon Louis Moréri) ou le 15 avril 1597 (selon G. B. de Rencogne) Hippolyte Bouchard (1575-1638), vicomtesse puis marquise d’Aubeterre (Aubeterre-sur-Dronne). De leur mariage naissent douze enfants qui font précéder leur patronyme de celui de Bouchard : Pierre Bouchard d’Esparbès de Lussan († 1683), marquis d’Aubeterre, sénéchal et gouverneur d’Agenais et de Condomois, déshérité par sa mère le 17 février 1629 en raison de son comportement belliqueux, condamné à mort par contumace en 1630 pour la conduite de guerres privées, exilé en Piémont, puis engagé aux côtés du duc d’Orléans et duc de Montmorency en 1632, auquel elle s’oppose encore au début de l’été¹ ; François Bouchard d’Esparbès de Lussan (1607 ou début 1608 – 28 février 1683), institué par sa mère comte d’Aubeterre et de Bonne, son frère Pierre ayant été privé de son titre de marquis d’Aubeterre, et épouse, en 1649, Marie de Pompadour, lieutenant général des armées du Roi ; Roger Bouchard d’Esparbès de Lussan, comte de Lussan, baptisé, à Paris, le 11 janvier 1615, qui épouse Louise de La Rivière († 27 mai 1680) et décède sans héritier ; Louis Bouchard d’Esparbès de Lussan (1616 – 13 juin 1693), comte de La Serre, qui s’illustre lors des batailles de Rocroi (19 mai 1643), de Nördlingen (3 août 1645), maréchal de camp par brevet du 20 novembre 1648² et épouse Catherine de Tiercelin-Saveuse ; Léon Bouchard d’Esparbès de Lussan (v. 1620 – 27 avril 1707), dit « le chevalier d’Aubeterre », chevalier de l’ordre de Malte, gouverneur de Collioure, créé maréchal de camp par brevet du 15 septembre 1651³, décédé avec le titre de plus ancien des lieutenants généraux des armées du roi de France ; Jean-Jacques et Alexandre Bouchard d’Esparbès de Lussan, morts jeunes ; Marie Bouchard d’Esparbès de Lussan (1605-1654), qui épouse, en 1622, Léon de Sainte-Maure, comte de Jonzac ; Isabel Bouchard d’Esparbès de Lussan, qui épouse Pons de Salignac, comte de Fénelon ; Antoinette Bouchard d’Esparbès de Lussan, qui épouse, en 1619, Jean, seigneur de Losses, puis, en 1628, le comte Hector de Leau (selon Louis Moréri) ou Jean-Jacques d’Esparbès, seigneur de Belloc (selon G. B. de Renogne) ; Madeleine Bouchard d’Esparbès de Lussan, religieuse à Condom ; et une dernière fille, également prénommée Madeleine, abbesse de Prouille.

Voir G. B. de Rencogne, « Le marquisat d’Aubeterre… », Bulletin de la société archéologique et historique de la Charente, cinquième série, tome III, année 1880, paru en 1881, p. 247-278, voir p. 249 et p. 263-266 ;

Louis Moréri, Le grand dictionnaire historique…, tome III, Paris, chez Jean-Baptiste Coignard, 1725, p. 868-869 ;

M. Pinard, Chronologie historique-militaire…, Paris, chez Claude Hérissant, 1760-1778, 8 volumes, voir au tome II, p. 439-441.

Texte 869,

1. Voir le texte 869. [↩]
2. M. Pinard, Chronologie historique-militaire…, Paris, chez Claude Hérissant, 1760-1778, 8 volumes, voir au tome IV, p. 157-158 et au tome VI, p. 233. [↩]
3. M. Pinard, Chronologie historique-militaire…, Paris, chez Claude Hérissant, 1760-1778, 8 volumes, voir au tome IV, p. 214 et au tome VI, p. 316. [↩]

---

---