Guillaume Marescot (1567-1643), seigneur du Mesnil-Durant, de Marq et de Thoiry, est le fils de Michel Marescot (1539-1605), médecin d’Henri IV, et de Jeanne Vaudour. Il a épousé Valentine Loysel (ou Loisel), en 1597.

Intendant d’armée en Champagne en 1615, puis intendant de justice, police et finances dans la même province en 1615, 1619 et 1621-1622, pourvu d’une charge de maître des requêtes de l’hôtel du Roi, il est envoyé à Metz en septembre 1619, avec une commission spéciale pour y exercer la justice en l’absence du président royal¹. Il s’intitule lui-même« président de Metz, Toul et Verdun et intendant de la justice en la dite ville [de Metz] »². Des tensions l’opposent rapidement au gouverneur militaire des Trois-Évêchés, le duc de La Valette (en l’absence de son père le duc d’Épernon), qui l’accuse d’attiser l’hostilité des Messins et d’encourager les séditions³. Marescot quitte Metz le 20 avril 1620⁴ et devient intendant des finances en Normandie en 1627. Guillaume Marescot, ou son fils, Michel, se voit charger, en juillet 1632, de recueillir le serment de fidélité des habitants de Clermont-en-Argonne, Stenay et Jametz, en application du traité de Liverdun auquel se sont obligés le duc de Lorraine et le roi de France le 26 juin⁵. Il reste difficile d’établir qui est concerné, du père ou du fils. La procédure donne lieu aux plaintes de Charles IV qui dénonce les excès de Marescot. Celui-ci outrepasse les garanties obtenues par Louis XIII en exigeant un serment des habitants comme « sujets naturels du roi »⁶, et par là-même bafoue la souveraineté lorraine. Richelieu écrit à Marescot le 22 juillet pour le rappeler à l’ordre, lui préciser les limites du traité de Liverdun et lui signifier que les habitants de Clermont, Stenay et Jametz ne sont tenus qu’à une obligation « à ne rien entreprendre au préjudice de son service [service du Roi] »⁷. En octobre, dans le contexte du mariage du duc d’Orléans avec la princesse Marguerite de Lorraine célébré en janvier 1632, Guillaume Marescot rédige peut-être, à moins que ce ne soit son fils, en collaboration avec Jean de Rechignevoisin, seigneur de Guron, un « Discours fait par Messieurs de Marescot et Guron sur le sujet de la Lorraine »⁸, qui bat en brèche les prétentions dynastiques du duc Charles IV sur la couronne de France et qui justifie les revendications du roi de France concernant la place de Nancy, la saisie féodale du Barrois mouvant, et plus généralement les États lorrains. Les travaux rédigés concernant la Lorraine rapprochent Guillaume et Michel Marescot de Théodore Godefroy puisque ce dernier est l’auteur d’une Vie de Michel Marescot, consacrée au médecin d’Henri IV, et dont fait état le père Jacques Lelong⁹, et d’une Vie de Messire Guillaume Marescot, mentionnée par Antoine Loisel¹⁰.

Textes 24, 233, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

More Posts

1. Gaston Zeller, La Réunion de Metz à la France (1552-1648), Paris, Les Belles Lettres, 1926, 2 volumes, tome II, p. 141. [↩]
2. Cité par Gaston Zeller, La Réunion de Metz à la France (1552-1648), ouvrage cité, tome II, p. 286. [↩]
3. Gaston Zeller, La Réunion de Metz à la France (1552-1648), ouvrage cité, tome II, p. 142. [↩]
4. Ibidem. [↩]
5. Les termes du traité de Liverdun ont été publiés dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau, Richelieu et la Lorraine, Paris, éditions L’Harmattan, 2004, p. 375-376. [↩]
6. Charles IV à Richelieu, 19 juillet 1632, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007. p. 344-345. [↩]
7. dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome IV, p. 325. [↩]
8. Dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Richelieu à la conquête de la Lorraine, correspondance, 1633, Paris, éditions L’Harmattan, p. 533-541. [↩]
9. Bibliothèque historique de la France…, tome IV, Paris, Hérissant, 1775, p. 114. [↩]
10. Divers opuscules tirés des mémoires de M. Antoine Loisel, Paris, Veuve J. Guillemot, 1652, p. 601. [↩]