Michel Marescot [ou de Marescot], né vers 1600, chevalier, seigneur de Thoiry, Marcq et Mesnil-Durant, est le fils de Guillaume Marescot, maître des requêtes de l’hôtel du Roi, intendant de justice à Metz, et de Valentine Loysel (ou Loisel). Surnommé « Monsieur du Mesnil », Michel Marescot bénéficie très jeune de la sympathie de Marie de Médicis pour son père, d’origine italienne.

Clerc à Paris, prieur d’Écharson, il détient d’abord la charge d’avocat de la Reine (1605), et celle d’avocat au Parlement. Prieur de Donchery-sur-Meuse entre 1625 et 1630, il devient secrétaire de Marie de Médicis en 1626, puis conseiller de la ville de Paris en 1628. La même année, il est promu conseiller au parlement de Rouen, charge qu’il conserve jusqu’en 1634. Maître des requêtes de l’hôtel du Roi en 1632, Michel Marescot, ou son père, se voit charger, en juillet, de recueillir le serment de fidélité des habitants de Clermont-en-Argonne, Stenay et Jametz, en application du traité de Liverdun auquel se sont obligés le duc de Lorraine et le roi de France le 26 juin¹. La procédure donne lieu aux plaintes de Charles IV qui dénonce les excès de Marescot. Celui-ci outrepasse les garanties obtenues par Louis XIII en exigeant un serment des habitants comme « sujets naturels du roi »²,etpar là-même bafoue la souveraineté lorraine. Richelieu écrit à Marescot le 22 juillet pour le rappeler à l’ordre, lui préciser les limites du traité de Liverdun et lui signifier que les habitants de Clermont, Stenay et Jametz ne sont tenus qu’à une obligation « à ne rien entreprendre au préjudice de son service [service du Roi] »³. Il reste difficile d’établir qui est concerné, du père ou du fils. Michel Marescot obtient la charge de conseiller au parlement de Metz au mois de septembre 1633. En octobre, dans le contexte du mariage du duc d’Orléans avec la princesse Marguerite de Lorraine célébré en janvier 1632, il rédige peut-être, à moins que ce ne soit son père, un « Discours fait par Messieurs de Marescot et Guron sur le sujet de la Lorraine »⁴, qui bat en brèche les prétentions dynastiques du duc Charles IV sur la couronne de France et qui justifie les revendications du roi de France concernant la place de Nancy, la saisie féodale du Barrois mouvant, et plus généralement les États lorrains. Michel Marescot est chargé, à la fin de l’année, en compagnie de Nicolas Fouquet, de dresser l’inventaire des titres et papiers de l’évêché de Metz et de l’abbaye de Gorze, conservés à la chancellerie de Vic-sur-Seille, parallèlement aux inventaires des bénéfices détenus par les évêques de Toul et de Verdun. La commission formelle pour procéder au récolement des archives messines, dévolue à Michel Marescot, Nicolas Fouquet et Nicolas Rigault, porte la date du 2 mai 1634.  En exécution de la commission, dès le 26 du même mois, Michel Marescot et Nicolas Fouquet et Nicolas Rigault, procèdent à la saisie des archives⁵. Au mois de décembre 1636, Louis XIII impose sa présence au conseil souverain de Nancy. Une querelle de préséance ne tarde pas à l’opposer à Guillaume Fremyn⁶. En 1637, la juridiction et le ressort du conseil souverain de Nancy ayant été attribués au parlement de Metz séant à Toul, les archives de l’institution sont transmises et adjointes à celles de la cour messine. Elles font l’objet d’un inventaire dressé le 3 septembre 1637 par Michel Marescot, désigné par ses pairs pour cette tâche particulière. Michel Marescot accède à la charge de conseiller d’État et privé en 1643. Il a épousé en 1642 Adrienne de Maupéou. Il décède vers 1649. Les travaux rédigés concernant la Lorraine rapprochent Guillaume et Michel Marescot de Théodore Godefroy puisque ce dernier est l’auteur d’une Vie de Michel Marescot, consacrée au médecin d’Henri IV, et dont fait état le père Jacques Lelong⁷, et d’une Vie de Messire Guillaume Marescot, mentionnée par Antoine Loisel⁸.

Textes 24, 233, 729, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Les termes du traité de Liverdun ont été publiés dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau, Richelieu et la Lorraine, Paris, éditions L’Harmattan, 2004, p. 375-376. [↩]
2. Charles IV à Richelieu, 19 juillet 1632, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007. p. 344-345. [↩]
3. dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome IV, p. 325. [↩]
4. Dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Richelieu à la conquête de la Lorraine, correspondance, 1633, Paris, éditions L’Harmattan, p. 533-541. [↩]
5. Extrait des registres du parlement de Metz, mai 1634, copie conservée au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. CP Lorraine, vol. 14, f° 453-456 [↩]
6. Marie-Catherine Vignal Souleyreau, Richelieu et la Lorraine, Paris, éditions L’Harmattan, 2004, p. 227. [↩]
7. Bibliothèque historique de la France…, tome IV, Paris, Hérissant, 1775, p. 114. [↩]
8. Divers opuscules tirés des mémoires de M. Antoine Loisel, Paris, Veuve J. Guillemot, 1652, p. 601. [↩]