Charles Léon de Fiesque (1613-1658) est le fils de François de Fiesque, comte de Lavagne et de Bressuire, tué en 1621 au siège de Montauban, et d’Anne Le Veneur, gouvernante de Mademoiselle (fille du duc d’Orléans), apparentée par sa grand-mère, Alphonsine Strozzi, à la marquise de Rambouillet¹. Il est le frère de l’abbé Claude de Fiesque, qui fréquente le cercle de cette dernière. Intelligent et cultivé, il fréquente, comme son frère, les salons parisiens.

Fidèle du duc d’Orléans et du comte de Soissons, il est l’émissaire du premier auprès du second à la fin de l’année 1636 pour tenter de trouver un accord avec le pouvoir royal et alors-même que Monsieur s’est désolidarisé du complot ourdi contre Richelieu². Mais, selon la même ligne de conduite que le comte de Montrésor, il passe à l’opposition politique à Richelieu et au pré-absolutisme.

À la mort de Monsieur le Comte (1641), il se met au service de la Maison de Vendôme³. La correspondance de Richelieu indique aussi qu’au début de l’année 1642, le comte de Fiesque est envoyé à Rome par le duc de Parme afin de faire part au Pape, non seulement des craintes du souverain Farnèse quant aux dispositifs militaires mis en place pour protéger les intérêts territoriaux du Vatican, mais aussi pour dénoncer les conseils « pernicieux » délivrés par la France⁴.

Impliqué dans la cabale des Importants, il participe aussi à la Fronde, doit s’exiler en 1647 et se bat pour l’indépendance du Portugal. Il est l’un des présidents de l’assemblée de la noblesse en 1651 et convainc la Grande Mademoiselle d’ouvrir les portes de Paris au Grand Condé en 1652.

Il devient ensuite le représentant du prince de sang à Madrid, où il trouve la mort⁵.

Il est enfin Pisistrate dans Le Grand Cyrus de Mademoiselle de Scudéry.

En 1644, il épouse Gilone d’Harcourt, veuve du marquis de Piennes, elle-aussi proche de Mademoiselle.

Voir aussi Jean-Marie Constant, Gaston d’Orléans, prince de la liberté, Paris, Perrin, 2013, p. 317, 348, 350-351, 408 ; 

Jean-Marie Constant, « Un ennemi de la tyrannie, sous Richelieu et Mazarin : le comte de Montrésor », dans Jean-Pierre Poussou, Roger Baury et Marie-Catherine Vignal Souleyreau (dir.), Monarchies, noblesses et diplomaties européennes : mélanges en l’honneur de Jean-François Labourdette, Paris, Presses Universitaires de Paris-Sorbonne, 2005, p. 421-439, note 11 p. 426 ; 

Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux :Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, tome 2, p. 350 et note p. 1201.

Texte 873,

1. François Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse…, deuxième édition, tome VI, Paris, chez Antoine Boudet, 1773, p. 393. [↩]
2. Richelieu au duc d’Orléans, 27 décembre 1636, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome V, p. 717-718. [↩]
3. Jean-Marie Constant, Gaston d’Orléans, prince de la liberté, Paris, Perrin, 2013, p. 408. [↩]
4. Richelieu à Mazarin, fin janvier 1642, puis de la Charité, le 9 février 1642, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, ouvrage cité, tome VII, p. 301 et p. 900. [↩]
5. Katia Béguin, Les princes de Condé : rebelles, courtisans et mécènes dans la France du Grand Siècle, Seyssel, Champ Vallon, 1999, p. 129 note, voir aussi p. 419. [↩]

---

---