Achille d’Estampes (1593-1646), dit “le chevalier de Valençay” ou « le commandeur de Valençay », est le fils de Jean d’Estampes, seigneur de Valençay, et de Sarah d’Applincourt (ou Aplaincourt). Il appartient à l’ordre de Malte, dont il est fait chevalier à 8 ans. Commandeur de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, il se distingue d’abord les armes à la main lors du siège de Montauban en 1621. En octobre 1622, il commande, avec son parent, Philippe d’Estampes, chevalier de L’Isle d’Autry, l’un des galions affrétés par le duc de Guise pour combattre les Rochelais. 

Le roi le nomme capitaine de chevau-légers et mestre de camp d’une compagnie de cavalerie en récompense des services rendus. Valençay est l’un de ceux qui permettent à Richelieu de déjouer la conspiration de Chalais en 1626.

En 1627, il défend encore l’île de Ré contre les Anglais et contribue de manière déterminante à la victoire de la flotte française lors du siège de La Rochelle l’année suivante.

Promu maréchal de camp, il est blessé lors des engagements de l’armée française au Pas-de-Suze en 1629.

En 1630, capitaine des gardes de Marie de Médicis, il choisit le parti de la Reine mère à l’issue de la journée des Dupes. Il est condamné une première fois par le parlement de Dijon en 1631.

Léon Bouthillier signale son arrivée à Londres le 13 juillet 1632¹. Également proche du duc d’Orléans, il adhère aussi à la révolte du frère du Roi et du duc de Montmorency au cours de l’été. Le 25 octobre 1632, il est à nouveau condamné par contumace pour crime de lèse-majesté par le parlement de Dijon². Deux jours plus tard, il adresse, de Bruxelles, un courrier à Monsieur pour trouver un accommodement avec Richelieu. La lettre ne parvient jamais à son destinataire, elle est interceptée par les espions de Richelieu et est conservée parmi ses papiers d’État³. Il voit tous ses biens meubles et immeubles confisqués et attribués, le 21 janvier 1633, à Guillaume Baillon, avant d’être amnistié⁴.

Il est parfois difficile, pour cette période, de le distinguer de son neveu, Henri d’Estampes, chevalier de l’ordre de Malte comme lui, et dit « le chevalier de Valençay ».

Malgré le pardon qui lui a été accordé, Achille d’Estampes s’exile ensuite à Malte, et prend le commandement des galères de l’Ordre en 1635. Il joue un rôle déterminant lors des combats qui se déroulent autour de l’île de Sainte-Maure (aujourd’hui l’île de Leucade), qui détermine peut-être le souverain pontife à le nommer général de ses armées, sous l’autorité, cependant, du cardinal Antoine Barberini, et dans le contexte de la  guerre de Castro.

En récompense des services rendus au Saint-Siège, il accède à la pourpre cardinalice le 17 juillet 1643.

Il décède le 7 juillet 1646⁵.

Textes 235, 413, 596, 619, 628, 670, 906, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Léon Bouthillier à Richelieu, vers la fin juillet 1632, Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 802, f° 315 [↩]
2. Extrait des registres du parlement de Dijon, conservé au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 803, f° 201-202. [↩]
3. Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 805, f° 119-120. [↩]
4. Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Richelieu à la conquête de la Lorraine. Correspondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 648-649 [↩]
5. André Sacchi, La guerre de Trente Ans : II – L’Empire supplicié, Paris, éditions L’Harmattan, 2003, p. 237-238 note. [↩]