Louise Angélique Motier de La Fayette (1618-1665) est la fille de Jean III Motier de La Fayette, seigneur de Hautefeuille, et de Marguerite de Bourbon-Busset. Elle est aussi la nièce de François de La Fayette, évêque de Limoges, la sœur de François Motier, comte de La Fayette, qui épouse Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, auteure de La Princesse de Clèves, la parente de la marquise de Sénecey et du père Joseph¹. Selon Ruth Kleinman, elle bénéficie de la charge de fille d’honneur de la reine dès 1629². 

Grâce à sa grand-mère maternelle, Louise de Bourbon-Busset, elle bénéficie de la charge de fille d’honneur de la Reine en 1629³.

En raison de l’attitude hautaine de Marie de Hautefort et de son rapprochement avec Anne d’Autriche, elle est poussée auprès du Roi à partir de février 1635, alors qu’elle a tout juste 16 ans, pour contrebalancer une alliance qui nuisait à Richelieu.

Selon Pierre de La Porte, la marquise de Sénecey, le duc de Saint-Simon, Mesdemoiselles d’Esche, de Vieux-Pont et de Polignac, ainsi que l’évêque de Limoges, sont les premiers à tout mettre en œuvre pour que le Roi la remarque, sans que Richelieu n’intervienne ou ne s’y oppose⁴. Selon les Mémoires du marquis de Montglat, Mademoiselle de La Fayette est placée devant le Roi, à la demande de Richelieu, par les ducs d’Halluin et de Saint-Simon, aidés par Sanguin, maître d’hôtel du Roi⁵. 

De caractère beaucoup plus réservé que Marie de Hautefort, M^lle de La Fayette, fait preuve de la plus profonde piété et envisage même une retraite spirituelle. Maintenue dans le siècle, la jeune fille est volontiers encline à s’opposer au conflit avec les Habsbourg et à accorder une attention particulière aux misères du peuple. Elle dénonce bientôt au Roi l’usage excessif fait des armes et le luxe dont s’entoure Richelieu, alors que le peuple vit dans le plus grand dénuement. Pour Richelieu, l’insistance de Louise Angélique de La Fayette pourrait s’avérer aussi néfaste que les initiatives de Marie de Hautefort ou que les propos tenus par le comte de Cramail, d’autant que la faveur accordée au duc de Saint-Simon décline. À la fin de l’année 1635, il fait intervenir le confesseur de Louise Angélique de La Fayette, le père Jean-Baptiste Carré, pour la persuader de céder à sa vocation et d’entrer dans les ordres. Elle se laisse convaincre, avant de reculer.

De nouvelles tentatives du père Carré déterminent la famille de la jeune fille à écarter le confesseur. Anne d’Autriche et Marie de Hautefort se liguent contre elle en 1636 : la jeune fille est publiquement humiliée par la reine à propos d’une fuite urinaire. 

Le 19 mai 1637, Louise-Angélique de La Fayette entre dans les ordres, à la Visitation, moins par vocation qu’en raison des intrigues ourdies par Richelieu et par le père Carré⁶. 

Le roi lui rend de nombreuses visites au parloir du couvent⁷. 

Voir aussi Françoise Hildesheimer, Richelieu, Paris, Flammarion, 2004, p. 400-401.

Texte 876,

1. Jean-Christian Petitfils, Louis XIII, Paris, Perrin, 2008, p. 725-726 ; Ruth Kleinman, Anne d’Autriche, Paris, Fayard, 1993, p. 170. [↩]
2. Ruth Kleinman, ibidem. [↩]
3. Ruth Kleinman, Anne d’Autriche, Paris, Fayard, 1993, p. 170 [↩]
4. Joseph-François Michaud et Jean-Joseph-François Poujoulat (éd.), Mémoires de Pierre de La Porte, premier valet de chambre de Louis XIV, contenant plusieurs particularités des règnes de Louis XIII et Louis XIV, Paris, 1839, coll. Nouvelle collection des mémoires pour servir à l’histoire de France, p. 19 ; Antoine Adam, Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. 1, p. 1014. [↩]
5. Claude-Bernard Petitot (éd.), Mémoires de François de Paule de Clermont, marquis de Montglat, Paris, Foucault, 1825-1826, 3 volumes, tome XLIX, tome L et tome LI de la collection des Mémoires relatifs à l’histoire de France, tome 1, p. 176. [↩]
6. Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, t. V, p. 773 note [↩]
7. Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, ouvrage cité, t. V, p. 806 [↩]

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