Texte 903, année 1632, 20 juillet, le baron de Bagnols à Richelieu

Gaspard Dugué, baron de Bognols, à Richelieu, Pont-Saint-Esprit, 20 juillet 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll.  Mémoires & Documents France, vol. 802, f° 284. Original autographe, dont la transcription a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 345.

Monseigneur,

Je vous ai donné avis par mes précédentes comme je m’étais rendu près Monseigneur le maréchal de La Force au lieu de Roanne. Depuis, nous nous sommes rendus en ce lieu avec une partie de l’armée, et le surplus est attendu de jour en jour. Vous apprendrez, Monseigneur, l’état de cette armée, et ce qu’il convient pour la subsistance d’icelle par le mémoire résolu par mondit seigneur le maréchal, et qui est envoyé à M. de La Vrillière, sur lequel il est très important de promptement pourvoir, et sans aucun retardement, attendu l’état des affaires de cette province. J’ai bien fait voiturer en cette armée une somme de quatre-vingt mille livres, que j’ai empruntée suivant les ordres et commandements qui m’en ont été donnés. Mais cela n’est que pour les plus pressantes dépenses, et de trouver en ces provinces de l’argent sur mon crédit, je ne l’espère pas.

Vous suppliant de considérer, Monseigneur, que je serai beaucoup plus utile à Lyon qu’à la suite de cette armée, tant pour la subsistance d’icelle que de celle d’Italie, nous attendrons donc par ce courrier, qui a été commandé d’aller nuit et jour, les ordres nécessaires, afin que le service du Roi ne reçoive préjudice, et que l’on puisse prévenir les mal affectionnés, estimant néanmoins que le plus nécessaire pour détourner tout mauvais dessein et empêcher plus grand mal serait la présence du Roi, ce qui ferait de très grands effets. Et sur ce attendant l’honneur de vos commandements, je demeure toujours, Monseigneur, votre très humble, très obéissant et obligé serviteur, 

du Gué

Du Camp-Saint-Esprit, ce XX juillet 1632

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (19 octobre 2024). Texte 903, année 1632, 20 juillet, le baron de Bagnols à Richelieu. Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 14 décembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12jal


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