Henri de Chaumont (v. 1594-1678), baron de Lecques (ou Lèques) et de Bourdon, est le fils d’Abdias de Chaumont-Quitry, seigneur de Bertichères, gouverneur d’Aigues-Mortes, et de Madeleine du Pleix (ou Dupleix), dame de Lecques¹.

De religion protestante, le baron de Lecques commande d’abord une compagnie de chevau-légers qu’il met au service de ses coreligionnaires, en combattant aux côtés du duc de Rohan, contre le pouvoir royal, jusqu’à la signature de la paix d’Alès le 28 juin 1629.

Le 27 mars 1630, il reçoit une commission pour lever un régiment d’infanterie portant son nom. À sa tête, il prend part, dans les mois qui suivent, à la campagne de Savoie. Le régiment est licencié le 11 janvier 1631 puis rétabli le 8 juillet suivant.

Au cours de l’été 1632, il combat en Languedoc et participe à la bataille de Castelnaudary le 1^er septembre, dans les rangs de l’armée du maréchal de Schomberg qui inflige la défaite au duc de Montmorency.

À l’automne 1634, Richelieu prévoit de lui verser une rétribution pour la levée de soldats².

Le baron de Lecques et ses contingents passent en Valteline en 1635, sous le commandement du duc de Rohan, afin de porter secours aux Ligues grises menacées par les Espagnols. Le 19 juillet, il participe à l’attaque des bains de Bormio, au cours de laquelle Hector de Sainte-Maure, marquis de Montauzier, trouve la mort. Il se distingue encore le 31 octobre au Val de Fresle puis le 10 novembre lors de la bataille de Morbegno, aux côtés d’Isaac Frézeau, marquis de La Frézelière. Le 30 novembre 1635, les deux hommes reçoivent tous deux un brevet de maréchal de camp, en récompense de leur engagement. Le baron de Lecques continue à servir, en cette qualité, en Italie. Par lettre du 8 décembre, son régiment devient celui des Cévennes.

En mai 1636, il rejoint le duc de Rohan, en route pour Lecco : après avoir forcé « le passage de Cravasso » (selon M. Pinard, en référence à la fin de la notice), il défait alors quatre compagnies ennemies et s’impose à Vestreno. Au mois de juillet suivant, il se voit confier le commandement des contingents engagés en Lombardie en l’absence du duc de Rohan. Il conserve les responsabilités qui lui ont été confiées jusqu’en mai 1637, date à laquelle l’armée française se retire de Valteline. Le baron de Lecques passe sous l’autorité du maréchal de Créqui et reste en Italie. Il se trouve à la défense d’Asti et à la bataille de Monte Baldo la même année.

En 1638, il participe à la défense de la place de Breme, assiégée par les Espagnols, au cours de laquelle le maréchal de Créqui trouve la mort (17 mars). Le baron de Lecques passe alors sous l’autorité du cardinal de La Valette et est engagé au secours de Verceil (Vercelli), également assiégée, puis prise, comme Breme, par les troupes de Philippe IV d’Espagne.

En janvier 1639, il attaque le marquis de Leganès près de « Cencio »³. Il regagne ensuite la France. Il est placé, en Languedoc, sous l’autorité du prince de Condé et de Charles de Schomberg, duc d’Halluin, au mois de mars suivant⁴. Il combat en Roussillon, au siège du château d’Estagel, au cours de l’été, à Sigean et est engagé à la défense de la place de Salses par Richelieu⁵.

En 1640, il contribue à la levée du siège d’Ille. Il combat encore à La Marfée, sous les ordres du maréchal de Châtillon (6 juillet 1641).

Il joint ensuite les contingents qu’il dirigé à l’armée du marquis de La Meilleraye et participe au siège de Bapaume, qui se rend le 18 septembre 1641. Il se démet de son régiment au mois de novembre suivant et se retire du service armé.

Il a épousé Louise de Bouquetot, dame d’Orbec et de Bienfaite.

Il décède en 1678 à l’âge de 84 ans.

Voir aussi M. Pinard, Chronologie historique-militaire…, Paris, chez Claude Hérissant, 1760-1778, 8 volumes, tome VI, p. 116-117 ;

Baron de Zur-Lauben (éd.), Mémoires et lettres de Henri, duc de Rohan…, Genève et Paris, chez Vincent, 1758, 3 volumes, au tome second, passim.

Texte 905,

1. père Anselme de Sainte-Marie et alii, Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France… troisième édition, tome septième, Paris, par la Compagnie des libraires associés, 1733, p. 889. [↩]
2. Voir le courrier que Richelieu adresse à Abel Servien, le 6 octobre 1634, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome IV, p. 621. [↩]
3. M. Pinard. [↩]
4. Voir la lettre de Richelieu au prince de Condé, de Saint-Germain-en-Laye, le 22 mars 1639, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), ouvrage cité, tome VI, p. 301. [↩]
5. Voir l’analyse de la lettre de Richelieu au prince de Condé, de Grenoble, le 28 septembre 1639, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), ouvrage cité, tome VII, p. 248. [↩]

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