Louis d’Arpajon à Richelieu, La Petite-Pierre, 23 juillet 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 804, f^° 282. Original autographe. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 350-351.

Monseigneur,

La maladie de M. le maréchal d’Effiat me donne la hardiesse de vous offrir de mes lettres pour vous rendre un exact compte de l’état de l’armée, qui est de seize mille cinq cents hommes de pied français, mille Lorrains, quinze cents chevau-légers et environ trois cents carabins, cela si bien animé que j’espère un heureux succès de tous les commandements dont Votre Éminence me voudra honorer. L’armée se divise en deux par l’ordre de Mondit sieur le maréchal¹. 

J’apporterai tous mes soins pour amoindrir les maux que l’absence de M. le maréchal d’Effiat nous pourrait apporter, et conduirai les troupes qui me sont commises au lieu qui m’a été ordonné, et suivrai si ponctuellement les ordres que j’ai reçus que, dans peu de jours, je crois cette place au point que Votre Éminence la désire. 

Pour moi, je n’ai point de plus forte passion que de mériter par la continuation de mes humbles services le nom que je vous demande avec toute sorte d’humilité, Monseigneur, de votre très humble, très obéissant et très fidèle serviteur, 

Arpajon

De La Petite-Pierre, ce XXIII^e juillet 1632

1. Louis d’Arpajon prend le commandement de l’un des deux corps d’armée, Louis de Champagne, comte de La Suze, prend le commandement du second. [↩]

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