Jean Turpin et Louis Lemaistre, seigneur de Beljambe, à Richelieu, Toulouse, 25 juillet 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 1628, f^° 178-179. Original, autographe de Lemaistre-Beljambe. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 354-355.

À la même date, le maréchal de La Force avertit le cardinal-ministre que le duc de Montmorency a trahi le Roi et embrassé la cause du duc d’Orléans¹.

Monseigneur,

Voyant ce qui se passait en cette province au préjudice du service du Roi, nous avons estimé vous en devoir donner avis exprès sur les particularités que nous avons apprises, étant à Carcassonne, et vous dire, comme, en même temps que Monsieur [le duc d’Orléans] est arrivé à Lodève, plusieurs gentilshommes du pays, entre lesquels sont nommés d’Alsau², Demontz [sic] et autres, se sont saisis de quelques petites places ès environs de Narbonne et Carcassonne, et en ont encore à présent investi d’autres comme Lagrasse et Montlaur. 

Ayant des gens de guerre qu’ils ont levés tout d’un coup, et par le commandement de M. de Montmorency qui a <…> plusieurs commissions, nous apprenons aussi que Monsieur doit être à présent à Pézenas, et qu’il se trouvera aux États qui n’étaient séparés lorsqu’il en a approché, et tient-on qu’il sera reçu à Béziers. L’on estime que ce dessein est contre Narbonne, et que l’entreprise qui devait être celle d’hier n’a réussi. Comme nous ne croyons pas les habitants en ayant été avertis [sic], l’on l’investira de toute part. M. d’Hémery nous a fait dire qu’il n’était plus en état de pouvoir écrire, en sorte que, sur ces occurrences, nous sommes venus en informer M. le premier président [au parlement de Toulouse, Jean de Bertier de Montrave] et communiquer avec lui nos soins pour le service de Sa Majesté, en quoi nous ne voyons rien de plus important que le conservation de cette ville, et rien de plus nécessaire que la présence du Roi et la vôtre, vous suppliant avoir agréable avec ce mot, les vœux de notre obéissance et qu’il vous plaise nous tenir en la condition, Monseigneur, vos très humbles et très obéissants serviteurs, 

Turpin, Lemaistre-Beljambe

De Toulouse, ce XXV° juillet 1632

1. Le maréchal de La Force à Richelieu, de Montélimar, le 24 juillet, puis de Pont-Saint-Esprit, le 25 juillet 1632 : lettres publiées par dom Claude De Vic et dom Jean-Joseph Vaissète, Histoire générale du Languedoc…, Toulouse, J.-B. Paya, 1840-1846, 10 volumes, t. XII, col. 1796, preuves n° 535 et 536. [↩]
2. Voir à son propos le courrier que Jean de Bertier de Montrave adresse à Richelieu, de Toulouse, le 28 juillet 1632, translation publiée en ligne, texte 918. [↩]

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