François de Clermont (1601-1679), comte de Tonnerre, est le premier fils du comte Charles-Henri de Clermont († 1640), chevalier des ordres du Roi en 1633, et de Catherine Marie d’Escoubleau de Sourdis. Par sa mère, il est le neveu d’Henri d’Escoubleau de Sourdis, archevêque de Bordeaux. Il est aussi le cousin germain de René II de Froulay, comte de Tessé, de Charles de Froulay, vicomte de Tessé puis comte de Froulay, et de Louis de Froulay, dit “le chevalier de Tessé”. 

En qualité d’aîné, il est premier baron, connétable et grand-maître héréditaire du Dauphiné.

Le comte de Tonnerre débute sa carrière militaire comme lieutenant et capitaine de chevau-légers : il participe ainsi, dans les rangs de l’armée du Roi, à tous les sièges de 1621 et 1622, ainsi qu’à celui de La Rochelle en 1627-1628.

Le 19 octobre 1629, il est placé à la tête du régiment de Piémont. Dans les mois qui suivent, il prend part à la campagne de Savoie, au combat de Veillane, à la prise de Saluces et à la bataille du pont de Carignan en 1630.

En 1631, comme Jean de Rambures, il est envoyé, avec son régiment, en Lorraine : tous deux contribuent à la prise de Vic et de Moyenvic et au siège de Marsal.

Selon M. Pinard, le comte de Tonnerre combat en Languedoc en 1632, pour s’opposer à l’avancée du duc d’Orléans joignant ses troupes à celles du duc de Montmorency. Un courrier de François Sublet de Noyers indique pourtant sa présence en Alsace, à la fin juillet, aux côtés de l’un de ses cousins de Tessé, dans les rangs de l’armée du maréchal d’Effiat, envoyée au secours de l’archevêque de Trèves¹.

En 1633, le comte de Tonnerre participe à la conquête de la Lorraine et au siège de Nancy, puis, en 1634, à la prise d’Haguenau, Saverne, Lunéville, Bitche, La Mothe, au secours d’Heidelberg et de Philippsbourg.

Au printemps 1635, il combat à la bataille d’Avein et au siège de Louvain. En 1636, il se trouve aux combats livrés à Corbie. L’année suivante, il s’illustre aux sièges de Landrecies, Maubeuge et La Capelle. En 1638, on le retrouve au combat de Saint-Omer.

Il est récompensé de ses services par un brevet de maréchal des camps et armées du Roi en date du 13 février 1639. Son oncle, Henri d’Escoubleau de Sourdis, obtient peu après de Richelieu que son neveu passe sous ses ordres et soit employé sur la flotte qu’il commande². Le comte de Tonnerre contribue ainsi à la victoire de la marine française à Laredo, le 14 août suivant. Resté en Guyenne, il passe ensuite sous les ordres du comte de Gramont jusqu’en septembre, puis conduit un contingent de 4000 hommes envoyés en renfort au prince de Condé pour secourir la place de Salces.

Il se démet de son régiment de Piémont en mars 1640 et prend à nouveau la tête de 8000 soldats qu’il conduit en Italie. À la tête des Dauphinois, il prend part au siège de Turin au cours de l’été.

En 1641, il sert sous les ordres du prince de Condé et se trouve au siège d’Elne. Il s’agit de la dernière campagne militaire à laquelle il prenne part.

Il est reçu chevalier des ordres du Roi le 31 décembre 1661.

Il a épousé Marie Vignier (1603-1679), dont il a : Charles de Clermont, comte de Tonnerre, tué au siège de La Bassée en 1647 ; Jacques de Clermont, comte de Tonnerre ; François de Clermont-Tonnerre, évêque et comte de Noyon ; Louis de Clermont-Tonnerre, chevalier de Malte, capitaine de galère ; Madeleine de Clermont-Tonnerre († 28 mars 1692), abbesse de Saint-Paul de Beauvais.

M. Pinard, Chronologie historique-militaire…, Paris, chez Claude Hérissant, 1760-1778, 8 volumes, tome VI, p. 152-153 ;

Louis Moréri, Le grand dictionnaire…, nouvelle édition, tome troisième, Paris, chez les libraires associés, 1759, p. 760.

Texte 917,

1. Voir le courrier que François Sublet de Noyers adresse à Richelieu, de Montbronn, le 27 juillet 1632, translation publiée en ligne, texte 917. [↩]
2. Voir le courrier que Richelieu adresse à Henri d’Escoubleau de Sourdis, de Rueil, le 20 avril 1639, dont Denis Louis Martial Avenel donne une analyse, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome VIII, p. 215. [↩]

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