Marie-Liesse de Luxembourg (1610-1660), princesse de Tingry, duchesse de Ventadour par son mariage, est la fille d’Henri de Luxembourg (1583-1616), duc de Piney, prince de Tingry, et de Madeleine de Montmorency (1582-1615), cousine germaine de la duchesse douairière de Ventadour, née Marguerite de Montmorency.

Très tôt orpheline, Marie-Liesse de Luxembourg est recueillie par sa parente, la duchesse de Ventadour, qui l’élève au château de La Voulte.

Dès 1619, elle est fiancée à son cousin Henri de Lévis (1596-1680), comte de La Voulte puis duc de Ventadour, qu’elle épouse en 1623, à l’âge de 12 ans. Tous deux choisissent cependant d’un commun accord l’entrée en religion. En 1627, le duc de Ventadour fonde la compagnie du Saint-Sacrement, puis par acte daté du 23 mai 1631, il cède son titre ducal à son frère cadet, Charles de Lévis-Ventadour, marquis d’Annonay, et abandonne la condition laïque pour la prêtrise¹. En 1629, la duchesse de Ventadour entre au Carmel d’Avignon, créé en 1613 par Madeleine Centurione.

En 1633, Puylaurens, favori du duc d’Orléans, sollicite de sa part une intervention en faveur du duc d’Orléans. Offusquée du procédé, la duchesse de Ventadour communique les lettres de Puylaurens à Richelieu².

En mai 1634, Louis XIII confirme l’autorisation qu’il a donnée à la duchesse de Ventadour de faire ériger un couvent de carmélites à Ligny-en-Barrois, ou en Champagne, à placer sous la direction spirituelle des carmes déchaux ((Voir le mémoratif de Louis XIII, donné à Fontainebleau, le 21 mai 1634, dans Marie-Catherine Vignal Souyleyreau (éd.), Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, tome 1, p. 490. Anne d’Autriche a obtenu quelques mois plus tôt l’accord de Louis XIII pour la fondation d’un autre établissement de carmélites : une petite communauté de religieuses, venues de Metz, s’installe le 17 juin à Verdun, à l’angle de la place d’armes et de la rue des Capucins.)). C’est finalement à Chambéry que la duchesse de Ventadour, avec Madeleine Centurione, fonde un couvent de carmélites en 1634, où elle réside jusqu’à son décès.

Voir aussi François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse… seconde édition, tome VIII, Paris, chez Antoine Boudet, 1774, p. 677.

Texte 926,

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne (1519-1790), Paris, éditions Maisonneuve & Larose, 1996, p. 967. [↩]
2. Mémoire de Robert de Lamont, mars 1633, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Richelieu à la conquête de la Lorraine. Correspondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010,p. 170. [↩]