François Annibal d’Estrées (1573 ? -1670), marquis de Cœuvres puis duc d’Estrées, comte de Nanteuil-le-Haudouin, est le fils cadet d’Antoine IV d’Estrées, vicomte de Soissons et de Berzy, marquis de Cœuvres, grand maître et capitaine général de l’artillerie de France, gouverneur et lieutenant général à Paris et en Île-de-France, et de Françoise Babou de La Bourdaisière. Il est aussi le frère de Gabrielle d’Estrées, duchesse de Beaufort.
Nommé évêque de Noyon en 1594, il quitte l’état ecclésiastique en 1596 et prend le nom de marquis de Cœuvres à la mort de son frère aîné, François Louis.
Sous la minorité de Louis XIII, il embrasse d’abord le parti des princes puis devient un des principaux agents de Richelieu.
Il est ambassadeur ordinaire du roi de France à Rome en 1619-1622 puis il est chargé d’une ambassade extraordinaire en Suisse et auprès des Grisons de juin à décembre 1624.
Maréchal de camp, il commande les troupes qui opèrent en Valteline jusqu’en 1625.
Maréchal de France en 1626, il prend peu après le titre de maréchal d’Estrées.
Il est envoyé en ambassade extraordinaire auprès de la république de Venise en 1630, et auprès de l’électeur de Trèves en 1633. Ambassadeur extraordinaire à Rome de 1636 à 1641, il est peu apprécié du pape Urbain VIII. En 1639, les rapports que le maréchal d’Estrées entretient avec le souverain pontife se tendent un peu plus lorsque des esclaves turcs échappés de la résidence de l’ambassadeur d’Espagne trouvent refuge au couvent français de la Trinité des Monts. Or des agents de la police romaine n’hésitent pas à bafouer le traditionnel droit d’asile dont bénéficiait l’établissement, fondation particulière du Roi très chrétien. L’intrusion crée un grave incident diplomatique avivé par l’assassinat de l’écuyer du maréchal d’Estrées, M. de Rouvray. Louis XIII préfère alors rappeler son ambassadeur et le remplace par le marquis François de Fontenay-Mareuil.
Sa terre de Cœuvres est érigée en duché-pairie d’Estrées en 1648, mais il n’est reçu au Parlement en qualité de duc et pair de France que le 15 décembre 1663.
Christophe Levantal indique qu’il est d’abord lieutenant général en île de France et gouverneur de Laon sur la démission de son père le 3 juillet 1599, puis qu’Hercule de Rohan, duc de Montbazon, résigne en sa faveur le gouvernement et la lieutenance générale de l’île de France en septembre 16541. Il est aussi pourvu à la même date des gouvernements de Soissons, Noyon, Coucy et Chauny.
Il rédige ses Mémoires à la demande de Richelieu.
Il a épousé, en 1622, Marie de Béthune († février 1628), fille de Philippe de Béthune, baron de Selles ; puis, le 18 avril 1634, Anne Habert de Montmort (ou Montmor, veuve de Charles de Lauzières dit « de Thémines ») ; en 1663 Gabrielle de Longueval, fille d’Achille de Longueval, seigneur de Manicamp.
Voir Madeleine Haehl, Les Affaires étrangères au temps de Richelieu : le secrétariat d’État, les agents diplomatiques (1624-1642), Bruxelles, Bern, Berlin…, P.I.E. Peter Lang, 2006, p. 218-219 ;
Voir aussi Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne (1519-1790), Paris, éditions Maisonneuve & Larose, 1996, p. 583-584.
- Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne (1519-1790), Paris, éditions Maisonneuve & Larose, 1996, p. 583-584 et p. 764 note 10. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (9 mai 2022). Estrées (François Annibal d’). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 12 octobre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tpof