Le maréchal de Vitry à Richelieu, Tarascon, 4 août 1632.
Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 1702, f° 76-77. Original, de la main d’un secrétaire, sauf la signature et la formule finale autographe, dont la transcription a été publiée dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 372.
Monseigneur,
Je vous avais déjà fait savoir par mon autre lettre comme je m’étais rendu maître de Beaucaire pour le service du Roi, à la vue de Monsieur [le duc d’Orléans] et de son armée. Maintenant, je vous puis dire certainement que cette ville est entièrement assurée à Sa Majesté, y ayant mis près de mille hommes en deux secours que je leur ai donnés, le dernier du régiment d’Aiguebonne, que j’avais envoyé demander en diligence à M. le maréchal de La Force. J’ai, tout d’une main, fait entrer, hier au soir, cent hommes dans Vallabrègues qui est une place aussi importante qu’il y en ait depuis la mer jusqu’à Lyon. Et ainsi, elle demeure assurée au Roi. Et toutes ces entreprises faites en présence des ennemis discréditent fort ce parti, et fait que tel avait de la chaleur à s’y mettre qui s’en retire avec autant de froideur.
J’ai pourvu de toutes choses <…> à la prière du lieutenant de M. de Saint-Simon, et pour le service du Roi particulièrement, et assisté Saint-Roman fort à propos, qui est de conséquence car il bride le secours qui pourrait venir de Montfrin au château de Beaucaire.
Si j’ai bien servi le Roi à votre gré, je serais fort content, et si vous me condamnez en votre particulier, avec le pouvoir absolu que vous avez sur moi, qui n’épargne rien sur le sujet du voyage du sieur du <…> qui vient d’arriver, reposez-vous donc sur moi de tout ce qui dépend de mon soin et de mon affection sur ce sujet. Je serais allé à Marseille et à Toulon pour, par ma présence, y travailler mais tout dépendant ici d’elle pour quelques jours encore, tant que je vois ce que deviendront les troupes de Monsieur, je suis obligé d’arrêter, demeurant en quelque part que je sois de passage véritablement, Monseigneur, votre très humble, très obéissant et très obligé serviteur,
À Tarascon, ce 4e d’août 1632
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (19 novembre 2024). Texte 931, année 1632, 4 août, le maréchal de Vitry à Richelieu. Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 16 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12psl