Jean Hepborn ou Hebron (1591-1636), dit le « colonel Hebron », est d’origine écossaise. Homme de guerre engagé au service du roi de France, il séjourne régulièrement à la cour. En 1627, à propos des efforts consentis par Louis XIII et Richelieu à La Rochelle, il déclare au père Joseph : « Monsieur Joseph, les villes ne se prennent pas “avec le bout du doigt” »1. Au cours de l’automne 1633, le roi de France demande au colonel Hebron de prêter main-forte au chancelier Oxenstern.
On le retrouve en Lorraine et en Franche-Comté en 1634. Au cours du mois mars, il entreprend le siège de La Mothe, aux côtés du vicomte d’Arpajon. Le 19, il rend compte au maréchal de La Force des combats les plus récents ayant opposé les Suédois aux Lorrains. Le 25, au nom du souverain très chrétien, il prend possession de la place de Lure, qui a sollicité la protection française contre la menace suédoise.
L’année suivante, toujours courant mars, il engage son régiment dans l’armée confiée au commandement suprême du maréchal de La Force. En 1635, dans la nuit du 14 au 15 mars, il conduit, avec le comte d’Espenan, sous l’autorité d’Urbain de Maillé-Brézé, l’attaque des retranchements de Spire2. La place se rend au bout de six jours. En mai 1635, le colonel Hebron passe directement sous les ordres du maréchal de La Force et joue un rôle déterminant, en compagnie du cardinal de La Valette et du vicomte de Turenne, dans la défaite infligée au duc de Lorraine à Mélisey (20-24 mai)3. Courant juin, l’homme de guerre écossais s’empare du château de Montjoie. Vers la fin de l’été, Richelieu signale son impopularité parmi les gendarmes et chevau-légers de la garde du Roi4. Le colonel Hebron trouve la mort le 8 juillet 1636, lors du siège de Saverne. Son neveu, le baron d’Hebron, hérite de son régiment, avec le titre de mestre de camp, avant d’être, à son tour, tué au siège de Damvillers au mois d’octobre 1637. On trouve une notice biographique du colonel Hebron à la bibliothèque de l’Institut, coll. Godefroy, vol. 512, f° 328.
Textes 257, 467, 662, 713, 715, 716, 723,
- D’après Claude-Bernard Petitot – éd. -, Mémoires du sieur de Pontis, Paris, Foucault, 1824, 2 volumes, tome 2, p. 8, Collection des mémoires relatifs à l’histoire de France, t. XXXI et XXXII. [↩]
- « Relation de ce qui s’est passé à l’attaque des retranchements de Spire, la nuit d’entre le 14 et le 15 mars 1635 », dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, p. 161-166. [↩]
- Voir le récit donné par le cardinal de La Valette, le 27 mai, translation publiée en ligne, texte 715 ; et le troisième récit de la bataille, le plus complet, publié par Antoine Aubery, « Autre relation de la retraite du duc Charles, du camp de La Neuvelle près Lure le 26 mai M DC XXXV », dans Antoine Aubery, Mémoires pour l’histoire du cardinal-duc de Richelieu, Paris, chez Antoine Bertier, 1660, 2 volumes, tome premier, p. 475-478. [↩]
- Claude-Bernard Petitot – éd. -, Mémoires du cardinal de Richelieu, Paris, Foucault, 1823, 10 tomes, aux volumes XXI bis – XXX de la Collection des Mémoires relatifs à l’histoire de France, au t. VIII, p. 423. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (10 mai 2022). Hebron (Jean). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 1 novembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tpoj