Giorgio Bolognetti (1595-1686) est le fils de Giovanni Battista Bolognetti et de Cassandra del Cavaliere. Professeur de droit, il obtient, en 1621, le poste de référendaire des deux Signatures. Surtout Giorgio Bolognetti, proche de Maffeo Barberini, bénéficie de la protection de ce dernier et devient son proche collaborateur après qu’il a accédé à la papauté. Gouverneur de Fano puis d’Ascoli, il est membre de la Consulta avant d’accéder à l’évêché d’Ascoli Satriano en 1630.
Le 8 novembre 1631, cependant, il est nommé nonce apostolique à Florence, à la cour du Grand-duc de Toscane, puis nonce à la cour de France le 26 mars 1634, en remplacement d’Alexandre Bichi. Giorgio Bolognetti arrive à Paris le 6 juin. Il est chargé par le cardinal Francesco Barberini de dénoncer l’ingérence du parlement de Paris dans les affaires de l’Église, à la suite de l’invalidation du mariage du duc d’Orléans avec Marguerite de Lorraine au mois de septembre 1634. Très favorable à Richelieu, Bolognetti est secondé dans ses fonctions à la cour de France par Mazarin, nonce extraordinaire, dépêché spécialement pour demander la restitution de la Lorraine au duc Charles et pour sauver la paix entre la France et l’Espagne. Giorgio Bolognetti se voit également assigner pour mission, par Francesco Barberini, la surveillance des publications de Thomas Campanella. Les instructions qu’il reçoit, dans le contexte gallican, évoquent à la fois la question d’une censure plus efficace et le rôle de la Sorbonne, dont Richelieu est le proviseur1 Le 20 décembre 1634, Bolognetti impose même à Campanella de ne plus rien produire sans son autorisation. Ce dernier riposte en demandant à être jugé par Richelieu et la Sorbonne qui lui sont favorables. Au cours de l’été suivant, Bolognetti doit avouer à la Curie pontificale son impuissance à faire taire Campanella, dont les œuvres, qui plus est, sont approuvées par la Sorbonne et par Pierre Séguier. En 1639, Bolognetti essaie de garder la confiance de Richelieu en promettant au ministre de Louis XIII le chapeau de cardinal et la légation de France pour Mazarin2, mais sa nonciature s’achève 8 août de la même année. De retour en Italie, Bolognetti prend possession, d’un nouvel évêché, celui de Rieti, où il s’attache, pendant vingt ans, à réformer le clergé, avant de renoncer à l’épiscopat en 1660 et de terminer son existence à Rome.
Voir aussi Olivier Poncet, La France et le pouvoir pontifical (1595-1661) : l’esprit des institutions, Rome, École française de Rome, 2011, p. 318, 581 et 613 ;
Notice biographique en ligne consultée le 11/05/2022 https://www.treccani.it/enciclopedia/giorgio-bolognetti_(Dizionario-Biografico)
Texte 258,
- Auguste Leman – éd. -, Recueil des instructions générales aux nonces ordinaires de France de 1624 à 1634, Lille-Paris, 1920, p. 176. [↩]
- Pierre Blet s.j. – éd.-, Correspondance du nonce en France Ranuccio Scotti – 1639-1641 –, Paris, éd. de Boccard, 1965, Acta Nuntiaturae Gallicae, vol. 5, p. 142, note 1. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (11 mai 2022). Bolognetti (Giorgio). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 12 novembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tpom