Jules Mazarin (1602-1661) est né en Italie, à Pesquina. Il passe sa jeunesse à Rome où il étudie au collège des jésuites. Il embrasse d’abord la carrière des armes et suit Girolamo Colonna en Espagne, en 1619. De retour dans la Ville éternelle en 1621, il accède au grade d’officier et part en Valteline, toujours au service des Colonna. En 1628, Mazarin est licencié ès jurisprudence et commence sa carrière au service du Saint-Siège. 

Deux ans plus tard, au cours de la guerre du Montferrat, il se distingue à Valeggio en s’interposant entre les belligérants. La médiation de Mazarin dans le difficile règlement de la succession au duché de Mantoue débouche sur la signature du traité de Cherasco, aux termes duquel Louis XIII conserve les places de Pignerol et Perosa, et donc une porte vers l’Italie pour s’opposer aux Espagnols. En 1632, Mazarin parvient à accorder la France et la Savoie, qui signent le traité de Turin. Vice-légat du Pape à Avignon entre 1632 et 1634, il interdit à Monsieur l’entrée dans la ville à l’époque de la chevauchée du Languedoc (août 1632). Durant l’hiver 1632-1633, le comte de Brassac, en mission à Rome, tente de convaincre le Pape de nommer Mazarin à la nonciature de France, en vain. C’est pourtant à Paris que Mazarin reçoit la tonsure. Le diplomate italien entretient d’excellents rapports non seulement avec Richelieu, mais également avec le duc de Savoie. Dès 1633, on songe pour lui à la pourpre cardinalice. En 1634, Mazarin est pourvu d’une nonciature extraordinaire pour la paix à la cour de France, plus particulièrement chargé de plaider la cause de la Lorraine. Sous la pression de la faction espagnole en cour de Rome, Urbain VIII lui enjoint de quitter Paris en 1636 et de se retirer à Avignon, avant de regagner Rome. Jusqu’en 1638, Richelieu charge Mazarin de seconder le maréchal d’Estrées, ambassadeur de France auprès du Saint-Siège. Le prélat italien obtient des lettres de naturalité en juin 1639. De retour à Paris en janvier 1640, Mazarin négocie le rapprochement de Christine de France avec ses beaux-frères pour la régence du duché de Savoie. Il est fait cardinal en décembre 1641. Désigné par Richelieu comme son successeur, il est membre du Conseil de régence à partir de 1643, et dirige le gouvernement auprès d’Anne d’Autriche pendant la minorité de  Louis XIV. 

Voir Madeleine Laurain-Portemer, Études mazarines [vol. 1], Paris, éditions de Boccard, 1981 ; Madeleine Laurain-Portemer, Une tête à gouverner quatre empires : études mazarines [vol. 2], Paris, chez l’auteur, 1997.

Textes 258, 263, 274, 683, 685, 822, 850, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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