La Boissière (Claude de)

Claude de La Boissière (ou Claude de Boissière) est le cadet d’une famille protestante originaire d’Alissas, près de Privas. En février 1621, il contribue à la prise de la ville de Privas par les soldats réformés. L’année suivante, sous les ordres du duc de Rohan, il se rend à Nîmes et à Montpellier afin d’informer les consuls des négociations de paix entamées avec le Roi. Au mois d’août, il se trouve encore dans cette place pour tenter de rassurer la municipalité quant aux intentions pacifiques du chef protestant. Louis XIII, considérant les huguenots trop affaiblis pour pouvoir prétendre à une négociation, décide cependant d’assiéger la ville. En 1628, Claude de La Boissière exerce les fonctions de capitaine des gardes du duc de Rohan1.

En 1629, avec le grade de sergent de bataille, il se voit proposer par son mentor le commandement des troupes protestantes d’Alès, il refuse. Au cours de l’année, il s’enferme, en compagnie du capitaine Montredon, au château de « Canisson » (non loin de Saint-Hippolyte-du-Fort), alors assiégé par le maréchal d’Estrées. Manquant de vivres, ce dernier est contraint d’accorder aux hommes du duc de Rohan une capitulation qui leur réserve une retraite sûre dans les Cévennes et une sauvegarde pour la ville ainsi épargnée.2

Le frère aîné de Claude de La Boissière, Clary, sollicite quant à lui la protection de Louis XIII en mai 1629. Ses biens n’en sont pas moins confisqués après la prise de Privas puis lui sont restitués.3

On trouve encore mention du sieur de La Boissière, sans distinction possible de Claude ou de Clary, dans la correspondance de Richelieu pour l’année 1634 : au cours du mois de juin, il semble se prendre de querelle avec le colonel Hebron. Son attitude hautaine à l’égard de l’Écossais incite alors Richelieu à demander au maréchal de La Force son envoi à Metz4.

Au cours de l’automne 1636, il est employé dans l’armée de Picardie et se trouve stationné, avec son équipage d’artillerie, à Roye5.

Voir aussi le Mémoire du duc d’Halluin destiné au cardinal de Richelieu, février 1635, Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), L’œil et la plume de Richelieu : correspondances croisées, 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2020, p. 80-81 ;

P. Corbière, « Améric d’Estienne d’Améric, premier consul de la ville de Montpellier, pendant le siège de 1622 », Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme Français, vol. 12, n° 4/5, avril-mai 1863, p. 202-224. 

Texte 942,

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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  1. Le prince de Condé à Richelieu, Toulouse, 16 juin 1628, dans Pierre Grillon (éd.), Les papiers de Richelieu, section politique intérieure, correspondance et papiers d’État. Tome III : 1628, Paris, éditions A. Pédone, 1979, p. 340-342, voir p. 342. []
  2. Alexandre Petitot (éd.), Mémoires du duc de Rohan, Paris, Foucault, 1822, 2 volumes, coll. des Mémoires relatifs à l’histoire de France (tome XVIII et tome XIX), tome 1, p. 41 []
  3. Joseph-Louis de La Boissière (éd.), Les commentaires du soldat du Vivarais…, Privas, chez F. Agard, 1811, p. 333 []
  4. Analyse d’un courrier que Richelieu adresse au maréchal de La Force, de Rueil, le 29 juin 1634, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome IV, p. 784. []
  5. Richelieu au comte de Chavigny, 20 septembre 1636, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), ouvrage cité, tome V, p. 580-581. []

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (15 décembre 2024). La Boissière (Claude de). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 16 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12xi4


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