Guillaume II Bautru (1588-1669), comte de Serrant, baron de Segré, est originaire d’Angers, où son grand-père, Maurice Bautru, seigneur de Matras (ou des Matras), exerce la charge de lieutenant de la prévôté¹. Il est le fils aîné de Guillaume Bautru, seigneur de Matras, conseiller au Grand Conseil, et de Gabrielle Louët. Il est aussi le frère aîné de Nicolas Bautru (qui se distingue de lui en signant « N. Bautru »), et le neveu de Jean Bautru de Matras, avocat rendu célèbre par ses talents oratoires.

Conseiller d’État, puis conseiller au Grand Conseil, il est aussi maître de camp d’un régiment d’infanterie, ambassadeur en Angleterre (1625), en Espagne (1627-1628 et en 1632-1633), aux Pays-Bas espagnols (1629-1630), Guillaume Bautru est l’une des plus fidèles créatures de Richelieu. C’est à lui qu’on doit l’expression « journée des Dupes » pour les évènements qui se déroulent à la cour les 10 et 11 novembre 1630.

En 1632, c’est encore lui qui annonce la signature du traité de Liverdun au parlement de Paris en la Grand-Chambre². Antoine Adam précise qu’en décembre 1632, l’intervention de Guillaume Bautru permet au poète François Maynard d’offrir une ode à Richelieu³.

Il détient la charge d’introducteur des ambassadeurs de 1631 à 1635.

Le 10 novembre 1637, il assiste, en compagnie de Pierre César du Cambout, marquis de Coislin, et du chevalier Charles de Pechpeyrou-Comminges de Guitaut, à la messe donnée à Notre-Dame en hommage au duc de Savoie, décédé, au cours de laquelle tous trois reconnaissent Anne d’Autriche, venue « incognita »⁴.  

Guillaume Bautru est, par la suite, chargé d’une mission diplomatique en Savoie (1638).

Auteur de satires, il est l’un des premiers membres de l’Académie française. Après la mort de Richelieu, il fait partie des intimes de Mazarin, ce qui ne l’empêche pas de s’attirer les foudres d’Anne d’Autriche, en raison d’une causticité trop affirmée au goût de la Régente.

Guillaume Bautru convole en premières noces, le 18 février 1613, avec Marthe Le Bigot. Il est à noter que lorsqu’il épouse, en secondes noces, le 12 septembre 1644, Marie Bertrand, il porte le titre d’intendant de justice, police et finances et la généralité de Touraine⁵. Tallemant des Réaux lui a consacré l’une de ses Historiettes.

Voir Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. 1, p. 365-372 et p. 1036-1041 ;

voir aussi Madeleine Haehl, Les Affaires étrangères au temps de Richelieu : le secrétariat d’État, les agents diplomatiques (1624-1642), Bruxelles, Bern, Berlin…, P.I.E. Peter Lang, 2006, p. 245-246.

Textes 42, 398, 498, 504, 619, 650, 849, 850, 851, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Antoine Adam -éd. -, Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. 1, p. 1036. [↩]
2. Voir le courrier qu’il adresse à ce sujet à Richelieu, le 1^er juillet, translation publiée en ligne, texte 850. [↩]
3. Antoine Adam – éd. -, Tallemant des Réaux : Historiettes, ouvrage cité,, t. 2, p. 955. [↩]
4. Guillaume Bautru au cardinal de La Valette, 11 novembre 1637, translation publiée en ligne, texte 650. [↩]
5. Antoine Adam – éd. -, Tallemant des Réaux…, ouvrage cité, t. 2, p. 1077. [↩]