Texte 946, année 1632, 10 août, Turpin et Lemaistre-Beljambe à Richelieu

Jean Turpin et Louis Lemaistre-Beljambe à Richelieu, Toulouse, 10 août 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 1628, f° 202-203. Original, probablement de la main d’un secrétaire, dont la transcription a été publiée dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 382-383.

Monseigneur,

Suivant votre commandement, nous avons estimé vous devoir assurer de l’état de cette ville, et, comme par le soin de M. le premier président [au parlement, Jean de Bertier de Montrave], toutes choses sont bien disposées pour le service du Roi, ayant fait en sorte que le parlement a condamné la délibération par laquelle les États du pays se sont joints à M. de Montmorency. Ce qui est de grande considération pour les affaires présentes, et ôte le prétexte que l’on avait voulu donner au peuple de la conservation des privilèges du pays. Par ce moyen aussi, l’on empêche les assiettes et assemblées des diocèses que l’on voulait tenir pour divertir les deniers du Roi. Sur quoi nous estimons qu’il serait à propos que les départements des tailles ne se fassent à présent que par les trésoriers de France, et que les droits héréditaires ne soient compris ès commissions, afin de confirmer au peuple l’espérance de la grâce de Sa Majesté. 

Pour l’état des affaires du pays, l’évêque d’Albi [Alphonse d’Elbène] est seul qui donne de l’appréhension. Mais on croit que si les troupes du Roi s’approchaient de la ville, qu’il serait contraint d’en déloger, et que les habitants, se voyant appuyés, témoigneront leur fidélité, qui est à présent retenue par la crainte. Les autres villes dudit diocèse d’Albi semblent demeurer dans le devoir.

Enfin, Monseigneur, il n’y a à présent autre mal en tous ces quartiers que l’appréhension d’y voir l’armée de Monsieur [le duc d’Orléans], ce qui fait désirer l’acheminement de Sa Majesté par deçà, que, s’il se passe quelque chose de plus important, nous ne manquerons de vous en informer pendant le séjour que nous ferons à continuer la vérification des dettes, et attendrons l’ordre de vos commandements pour notre retraite, ayant eu charge particulière de défendre Monseigneur le surintendant [Claude de Bullion ou Claude Bouthillier] de veiller à plusieurs choses dont nous espérons vous rendre compte, priant Dieu, Monseigneur, vous continuer, en toute prospérité et santé, longue et heureuse vie, vos très humbles et très obéissants serviteurs, 

Turpin

Lemaistre-Beljambe

À Toulouse, le 10 août 1632

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

More Posts


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (22 décembre 2024). Texte 946, année 1632, 10 août, Turpin et Lemaistre-Beljambe à Richelieu. Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 16 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12zmr


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.