René de Rieux (v. 1590-1651) est le fils cadet de René de Rieux, marquis d’Ouessant, et de Suzanne de Saint-Melaine. Il est le frère du marquis de Sourdéac.
Destiné à l’état ecclésiastique, il étudie d’abord à Paris, puis à La Flèche.
Abbé commendataire de Notre-Dame du Rulecq (1600) et premier abbé commendataire de Daoulas (1602), il obtient l’évêché de Saint-Pol-de-Léon en 1613. Une vive querelle l’oppose aux carmélites de son diocèse. Il en appelle à l’assemblée générale du clergé de France en 1615.
En 1619, il accède au grade de docteur en droit.
Proche, comme son frère, de Marie de Médicis et du duc d’Orléans qu’il suit en exil, il voit ses biens confisqués en 1633-1634 : le 3 mars 1634, le temporel de l’abbaye de Dalon (diocèse de Limoges), qu’il détenait en commende, est attribué à Julien Joubert, commis au bureau général des pêches de France. L’office de bailli de l’évêché de Saint-Pol-de-Léon, également confisqué, est confié, le 11 avril 1633, à Melchior Arnaud, avocat au Conseil privé du Roi et chantre ordinaire de sa chapelle1.
Le 19 janvier 1635, Richelieu écrit à propos de René de Rieux au comte de Chavigny : « Monsieur le Jeune donnera, s’il luy plaist, à Monsieur le coadjuteur de Tours [Victor Bouthillier, son oncle, frère de Claude Bouthillier, surintendant des finances] cinq cens escus pour les faire bailler à M. l’évesque de Léon, par les formes que leur chambre advisera, pour faire son voiage de La Capelle. Autrement, je crains que le procès soit sempiternel »2.
Au terme d’une longue procédure judiciaire, et condamnation par des commissaires pontificaux, l’administration du diocèse qu’il a abandonné lui est ôtée le 31 mai 1635. Le 9 juin, René de Rieux, de Paris, remercie Richelieu de lui avoir permis de se justifier ((Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, p. 311-312, note 783.)).
Il prononce, au nom de roi de France, devant l’assemblée générale du clergé de France un important discours pour obtenir l’invalidation du mariage du duc d’Orléans. Le 28 août, Louis XIII nomme cependant à l’évêché de Saint-Pol-de-Léon Charles Talon, curé de Saint-Gervais, peut-être en raison d’un soupçon de collusion avec l’Espagne, dénoncée par Jean de La Grée de Bruc après une conversation avec l’évêque de Lisieux, Philippe Cospéau3. Charles Talon ne reçoit jamais les bulles pontificales de confirmation et se démet en 1637. Le roi nomme en 1639 Robert Cupif, vicaire général de Quimper-Corentin, qui se trouve dans l’incapacité de prendre possession de son diocèse.
René de Rieux y est rétabli en 16454.
Texte 952,
- Danielle Gallet-Guerne, « Une conséquence des troubles féodaux sous Louis XIII : les confiscations royales de 1629 à 1641 », « Une conséquence des troubles féodaux sous Louis XIII : les confiscations royales de 1629 à 1641 », Bibliothèque de l’École des Chartes, année 1969, volume 127, n° 127-2, p. 329-354, voir p. 335. [↩]
- Denis-Louis-Martial Avenel(éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, t. IV, p. 653-654. [↩]
- Voir au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 1505, fol. 182-183. [↩]
- Joseph Bergin, The Making of The French Episcopate (1589-1661). New-Haven & London: Yale University Press, 1996, p. 691-692 [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (5 janvier 2025). Rieux (René de). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 16 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13081