Marie de Hautefort (1616-1691), dite « la belle Aurore », est la fille de Charles de Hautefort (1574-1616), marquis de Hautefort, comte de Montignac, baron de Thénon, de La Flotte et Hauterive, et de sa seconde épouse, Renée du Bellay, baronne de La Flotte, prématurément décédée vers 1627, laissant six enfants, Jacques François de Hautefort (1609-1680), marquis de Hautefort, Catherine de Hautefort († 1630), fille d’honneur de Marie de Médicis, Catherine de Hautefort († 1632), religieuse de Fontevraud, Charlotte de Hautefort (1610-1712), dite « Mademoiselle d’Escars », fille d’honneur d’Anne d’Autriche en 1640, Gilles de Hautefort (1612-1693), marquis de Hautefort, et Marie.
Celle-ci est élevée par sa grand-mère maternelle, Madame de La Flotte-Hauterive, née Catherine Le Voyer de Lignerolles, veuve de René du Bellay, baron de La Flotte-Hauterive. Elle fait son entrée à la cour dès 1628.
Protégées par la princesse de Conty, Marie de Hautefort et Madame de La Flotte sont introduites par cette dernière dans l’entourage de Marie de Médicis.
C’est lors de son voyage à Lyon, en 1630, que Louis XIII remarque l’adolescente, au moment où décède sa sœur aînée, Catherine.
Après la fuite de la Reine mère à Bruxelles, il fait entrer Madame de La Flotte au service d’Anne d’Autriche et lui offre la charge de dame d’atour, en remplacement de Mme du Fargis, tandis que Marie de Hautefort, ayant été, comme sa sœur décédée, fille d’honneur de Marie de Médicis, devient fille d’honneur d’Anne d’Autriche.
Gravement malade au début de l’année 1632, Madame de La Flotte accompagne pourtant la cour dans ses déplacements en Lorraine en 1633. Sentant peut-être sa fin approcher, elle n’hésite pas, à cette époque, à solliciter l’intervention de Richelieu pour la sauvegarde des intérêts familiaux puisque le cardinal, bienveillant encore, écrit à Claude Bouthillier, le 26 juin 1633 : «Madame de La Flotte me fit prier hier au soir, avec une instance pressante, de recommander à M. le garde des sceaux l’évocation que son fils poursuit de ce grand procès qu’elle a à Grenoble. Ceux qui parlent pour elle disent qu’elle est fondée en sa prétention. J’ai cru que M. Bouthillier, qui favorise toujours les dames en ce qu’il peut, serait très propre à faire cet office, ce qui fait que je l’en prie »1. Madame de La Flotte décède peu de temps après, avant la fin de l’année 1633.
Très vite, Marie de Hautefort préfère la compagnie de la Reine aux maladroites assiduités du Roi. Elle consacre tous ses efforts au rapprochement des époux, quitte à ruiner le crédit de Richelieu. Mais son caractère hautain et son arrogance finissent par lasser le souverain.
Au début de l’année 1635, Richelieu décide, avec l’aide de Claude de Saint-Simon et de Marie-Catherine de La Rochefoucauld-Randan, marquise de Sénecey, notamment, d’attirer l’attention de Louis XIII sur Louise-Angélique de La Fayette, une autre fille d’honneur d’Anne d’Autriche. La petite-fille de Madame de La Flotte est écartée mais obtient le soutien de la Reine contre sa rivale.
Au mois de mai 1637, Louise-Angélique de La Fayette entre dans les ordres : Marie de Hautefort retrouve la faveur de Louis XIII. Elle obtient la survivance de la charge de sa grand-mère. Désignée jusque-là sous le vocable de Mademoiselle de Hautefort, elle devient Madame de Hautefort.
Le 25 juillet 1638, en revanche, Madame de Lansac obtient la charge de gouvernante du futur Louis XIV, que convoitait Marie de Hautefort2.
En 1639, l’affection croissante du Roi pour le marquis de Cinq-Mars entraîne une nouvelle disgrâce. En 1640, elle est exilée dans le Maine, où elle demeure jusqu’en 1643.
En 1646, Marie de Hautefort épouse Charles de Schomberg, duc d’Halluin.
Il est à noter que, du côté de son père, Marie de Hautefort est aussi la petite-fille, de Louise Pérusse d’Escars (par laquelle elle est apparentée à Charles-Antoine de Ferrières, marquis de Sauvebœuf) et de François de Hautefort (1541-1640)3.
Voir aussi Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. 1, p. 1014 et t. 2, p. 1440 ;
François Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois et Badier, Dictionnaire de la noblesse, troisième édition, tome dixième, Paris, chez Schlesinger frères, 1866, col. 391-392.
Texte 953,
- Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, t. IV, p. 470. [↩]
- Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), ouvrage cité, tome VIII, p. 145. [↩]
- François Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois et Badier, Dictionnaire de la noblesse, troisième édition, tome dixième, Paris, chez Schlesinger frères, 1866, col. 389. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (6 janvier 2025). Hautefort (Marie de). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 16 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/130a0