Bagno (Giovanni Francesco Guidi di, dit “le cardinal Bagni”)

Giovanni Francesco Guidi di Bagno (1578-1641), dit le « cardinal Bagni », est le fils de Fabrizio Guidi di Bagno et de Laura Colonna. Il est aussi le frère de Nicolo Guidi di Bagno (1583-1663), nonce en France de 1647 à 1656, cardinal en 1657, et le neveu du cardinal Jérôme (Girolamo) Colonna (1604-1666). 

Vice-légat à Avignon de 1614 à 1621, Guidi di Bagno fait connaissance de Richelieu, alors en exil, dans le cadre de ses fonctions, et noue une solide relation de confiance avec le futur principal ministre. Il est également nommé archevêque de Patras en 1614. 

Rappelé par le pape Grégoire XV, il est aussitôt envoyé en qualité de nonce apostolique à Bruxelles, en remplacement de Lucio Sanseverino, dans le contexte du décès de l’archiduc Albert d’Autriche. L’exercice de sa charge se poursuit sous le pontificat d’Urbain VIII. Il est alors proche de l’ambassadeur d’Espagne auprès de l’infante Isabelle-Claire-Eugénie, Alonso de La Cueva. 

Guidi di Bagno séjourne cependant sept mois en France en 1625 afin de négocier, en compagnie de Francesco Barberini, le retrait des troupes françaises des forteresses de Valteline jusque-là sous contrôle pontifical. Sa mission se solde par un échec, mais ses qualités de négociateurs sont désormais reconnues et il est nommé nonce à Paris en 1626, à la suite de Bernardino Spada. 

Guidi di Bagno arrive dans la capitale du royaume en avril 1627. La même année, il obtient l’évêché de Cerva et est créé cardinal, en même temps que son oncle, qu’Antonio Barberini et que Gil Carrillo d’Albornoz. 

En 1628, Guidi di Bagno suit le roi de France à La Rochelle et choisit le médecin Gabriel Naudé comme secrétaire et bibliothécaire. 

En 1629, le cardinal Bagni accompagne à nouveau Louis XIII en expédition au Pas-de-Suse, puis en Savoie en 1630. Il soutient vers cette époque la candidature d’Alphonse de Richelieu au cardinalat et celle de son frère à la charge de coadjuteur, et successeur désigné, de l’abbé de Cluny. Il se déclare de même favorable à la candidature du duc de Nevers, Charles de Gonzague, à la succession au duché de Mantoue. 

En septembre 1630, il joue un rôle important, aux côtés de Mazarin, dans la signature de l’armistice de Rivalto dans la péninsule italienne. Le cardinal Bagni et le père Suffren s’entremettent en revanche vainement en 1630 pour réconcilier Louis XIII et Marie de Médicis

Fin 1630 – début 1631, au moment où Alexandre Bichi le remplace à Paris, ses engagements pro-français le conduisent encore à intervenir pour faciliter les négociations entamées par le roi de France avec le duc Maximilien de Bavière. Celles-ci se concrétisent par un accord signé à Fontainebleau le 30 mai 1631, tandis qu’il regagne Rome. 

Au printemps 1635, il cède son évêché de Cerva contre celui de Rieti, qu’il conserve jusqu’en 1639. 

En 1637, à la mort d’Urbain VIII, la France soutient sa candidature, mais la faction espagnole en cour de Rome s’y oppose fermement. Richelieu charge Bagni de négocier un rapprochement de la France avec le cardinal Maurice de Savoie en 1638. C’est encore auprès de cardinal Bagni que Richelieu se plaint, le 17 décembre 1639, du comportement du nonce apostolique en France, Ranuccio Scotti. 

Antoine Aubery, Mémoires…, Cologne, chez Pierre Marteau, 1667, 4 vol., voir au tome IV, p. 347-348 ;

Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, t. IV, p. 48.

Textes 954, 958

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (7 janvier 2025). Bagno (Giovanni Francesco Guidi di, dit “le cardinal Bagni”). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 16 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/1311m


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