France (Élisabeth de, reine d’Espagne)

Élisabeth (ou Isabelle) de France (1602-1644), reine d’Espagne par son mariage, est le deuxième enfant, et la fille aînée, du roi Henri IV et de Marie de Médicis. Elle est la sœur de Louis XIII, de Christine de France, duchesse de Savoie, d’Henriette-Marie de France, reine d’Angleterre, et de Gaston Jean-Baptiste de France, duc d’Orléans.

Elle épouse par procuration à Bordeaux, le 18 octobre 1615, Philippe d’Espagne, prince des Asturies, qui devient roi d’Espagne le 31 mars 1621, tandis que son frère aîné convole le même jour, et selon les mêmes modalités, avec Anne d’Autriche, à Burgos. L’échange des princesses a lieu sur la Bidassoa le 9 novembre suivant1.

Entre 1615 et 1618, la Maison qui lui est accordée par le roi Philippe III est de taille relativement modeste, et compte trente-deux personnes, le chiffre passe déjà à 396 en 16202

On peut noter qu’en 1628, témoignant de la radicalité des intrigues de cour, elle fait parvenir un antitoxique, le bézoard, à sa mère, qui l’offre à Richelieu3.

Au printemps 1629, Élisabeth de France, qui n’a donné que quatre filles, mortes en bas-âge, au roi catholique, ne peut que faire les frais de la politique antiespagnole choisie par Richelieu et par Louis XIII : elle « se plainct [à Marie de Médicis] du naturel du Roy, disant qu’il faict guerre à ses trois sœurs »4.

Elle donne naissance au seul fils qui parvient à l’âge adulte, Gaspard-Balthazar, le 17 octobre de la même année, et à la seule fille qui lui survit, Marie-Thérèse d’Autriche, future reine de France, le 20 septembre 1638.

Elle-même décède en couches, en donnant naissance à un second garçon, mort-né, le 6 octobre 1644.

Voir aussi Alain Hugon, Philippe IV, le siècle de Vélasquez, Paris, Payot, 2014, p. 186 et p. 261.

Textes 957, 968

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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  1. Voir Jean-François Dubost, Marie de Médicis : la reine dévoilée, Paris, Payot, 2009, p. 407. []
  2. Alain Hugon, Philippe IV, le siècle de Vélasquez, Paris, Payot, 2014, p. 38. []
  3. Marie de Médicis à Richelieu, avril 1628, dans Pierre Grillon (éd.), Les papiers de Richelieu, section politique intérieure, correspondance et papiers d’État. Tome III : 1628, Paris, éditions A. Pédone, 1979, p. 248-249 []
  4. Le courrier de la reine d’Espagne à sa mère est apporté à la Cour par Guillaume Bautru. Les termes employés provoquent la colère du souverain français : voir le récit que fait le maréchal d’Effiat de ces événements, le 8 mars 1629, dans Pierre Grillon (éd.), Les Papiers de Richelieu, section politique intérieure, correspondance et papiers d’ÉtatTome IV : 1629, Paris, A. Pédone, 1980, p. 138. []

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (8 janvier 2025). France (Élisabeth de, reine d’Espagne). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 16 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/131jh


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