Le comte Henri de Berg [ou Bergh] (1573-1638), seigneur de Stevenswaert et Heel, est le septième fils de Guillaume IV de Berg et de Marie de Nassau. Comme son père, Henri de Berg embrasse la carrière des armes et choisit d’abord d’adhérer à la cause espagnole. 

Capitaine d’une compagnie de cavalerie, il est capturé, au mois de novembre 1595, par le comte Maurice de Nassau, à Weert, avant d’être libéré quelques mois plus tard. En 1603, il s’empare du château de Wachtendock. En 1606, Ambroise Spinola lui confie le commandement de la place de Grolle enlevée aux Hollandais, qu’il défend contre les assauts du même Maurice de Nassau. En 1607, il est à nouveau capturé, à Erckelem, cette fois par le comte Henri de Nassau, mais ne reste que peu de temps incarcéré. En 1614, il sert encore dans l’armée de Spinola engagée au pays de Juliers. Deux ans plus tard, il s’empare de Dortmund. Après l’expiration de la trêve de Douze ans, il se rend maître de la place même de Juliers (1622), puis fait irruption dans les Provinces-Unies au cours de l’hiver 1623-1624. Il s’avance alors jusqu’à Arnhem, avant de rebrousser chemin. Il se saisit ensuite de Clèves et de Gennep, puis contribue, en 1625, à la conquête de Bréda. En 1626, il remporte également une importante victoire sur le comte de Stirum. Parvenu au grade de lieutenant général de cavalerie, conseiller d’État en 1625, il renonce à son titre militaire en 1626 pour celui de capitaine général de l’artillerie des Pays-Bas. Mais à la suite de revers répétés subis en 1629, Henri de Berg voit ses capacités bientôt mises en doute par le marquis d’Aytona. Dans les mois qui suivent, il est accusé de trahison et de collusion avec le prince d’Orange. En 1630, Philippe IV préfère lui retirer le commandement de l’artillerie et le nomme mestre de camp général de l’armée. Le comte de Berg songe dès lors à renverser le gouvernement espagnol aux Pays-Bas. Le 5 juillet 1632, l’infante Isabelle-Claire-Eugénie obtient du grand conseil de Malines une déclaration de prise de corps à son encontre. Henri de Berg se réfugie à Aix-la-Chapelle puis à La Haye, à partir du mois de mars 1633. C’est là que viennent le trouver l’archevêque de Malines et le duc d’Aerschot dans le cadre de négociations de paix entamées entre les États généraux des Pays-Bas espagnols et les États généraux des Provinces-Unies. Henri de Berg déclare officiellement renoncer à servir Philippe IV. Mais ce n’est que le 13 mars 1634 qu’il est déclaré criminel de lèse-majesté. Les États généraux des Provinces-Unies lui offrent alors en dédommagement des honneurs perdus aux Pays-Bas espagnols une charge militaire équivalente, ainsi que la jouissance du marquisat de Berg-op-Zoom, hérité de sa première épouse, Marguerite de Witthem. C’est en 1612 qu’Henri de Berg a épousé cette dernière, héritière par sa mère, Marie Marguerite de Mérode, du marquisat de Berg-op-Zoom ; puis il a épousé, vers 1630, la comtesse Hiéromyne-Catherine de Spauer.

Textes 251, 855, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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