Mémoire concernant Moyenvic, fin 1631 ou début 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 9, f° 59-60. Minute.

Le pays messin demeurera en l’état qu’il était avant que les troupes de l’Empereur y fussent entrées depuis ces derniers mouvements de l’an 1630, chaque chose étant rétablie comme elles étaient, et pareillement dans les terres et lieux tant dudit évêché que de Toul et Verdun. Les choses y demeureront en l’état qu’elles étaient au dit temps, sans qu’à l’avenir il y soit fait innovation. Pareillement, il ne se fera aucune innovation tant dans les terres et lieux du dit évêché que de Toul et Verdun au préjudice des droits de l’Empereur, qui sera reconnu comme il a été par les prédécesseurs du Roi.

L’on pourrait dire qu’en conséquence de cet article l’Empereur prétendrait qu’on n’achevât pas les fortifications qui auraient été commencées à Verdun, mais la raison veut qu’ayant été commencées auparavant dans un fond où le Roi dès longtemps encore son autorité et sa protection, elles soient distinguées d’avec celles de Moyenvic, auxquelles l’on n’a donné commencement qu’en suite des mouvements de l’Italie, qu’ils doivent suivre la condition des autres places occupées de part et d’autres depuis ces mouvements, lesquelles sont remises en leur premier état, n’y ayant nulle apparence, et même n’étant pas l’intention de l’Empereur, comme il s’en est expliqué, de vouloir joindre les nouveaux différends sur le sujet de l’Italie, avec les anciennes prétentions qu’il pourrait avoir sur lesdits Trois-Évêchés. Ce qui donnerait occasion de porter les choses à une extrémité beaucoup plus grande qu’elles n’étaient durant ces mouvements derniers.

C’est ce qui tend qu’il est nécessaire ou que Monsieur de Léon fasse mettre un mot au traité qui empêche que l’Empereur ne puisse prétendre qu’on casse les fortifications de Verdun, ou qu’au moins il tire parole claire et nette qu’en vertu du susdit traité l’Empereur retirera ses troupes de Moyenvic, en fera raser les fortifications et ne prétendra pas que nous fassions cesser celles de Verdun. Autrement, après que nous aurions signé un traité pour nous accorder, nous serions plus brouillés que jamais.

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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